Il fait partie des organismes de quarantaine prioritaire, ces insectes venus de l'étranger et qui peuvent faire de gros dégâts. Déjà implanté en Italie, un Popillia japonica, un scarabée japonais, a été capturé à Bâle et inquiète les autorités françaises qui redoublent de vigilance.
Un spécimen de Popillia japonica capturé à Bâle en juillet dernier et c'est le branle-bas-de-combat. Ce coléoptère venu du Japon, on l'appelle d'ailleurs communément scarabée japonais, fait partie des organismes de quarantaine prioritaire. Selon une réglementation européenne de 2019, une vingtaine d'espèces d'organismes nuisibles aux végétaux ont ainsi été listées.
Le scarabée japonais en fait partie. "C'est un insecte polyphage nous explique Isabelle Maurice, chef de pôle à la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF), c'est-à-dire qu'il se nourrit de beaucoup de choses. Chez nous il pourrait par exemple se régaler de maïs, d'arboricultures ou encore de vignes et faire ainsi de gros dégâts dans nos cultures".
Mais comment diable a-t-il pu se retrouver à nos frontières? C'est un insecte auto-stoppeur, cela veut dire qu'il se déplace sur de grandes distances par camions, bateaux ou même par avion. Il s'agit donc de surveiller de près les zones de transit qui se trouvent non loin de surfaces herbagères (prairies, gazons, friches). "Les autorités suisses nous ont avertis vite de leur capture, nous avons donc renforcé notre piégeage sur le territoire régional", explique encore Isabelle Maurice.
Retarder le plus possible leur installation
Les pièges sont des cuvettes de 15 centimètres de diamètre environ. Elles renferment des phéromones qui attirent le Popillia japonica, l'insecte se retrouve alors piégé. 12 pièges ont ainsi été installés autour de Bâle, 18 autres du nord au sud de la région. "L'objectif c'est de retarder le plus possible leur installation pour limiter les dégâts mais il est difficile de savoir si nous pourrons empêcher son arrivée", reconnaît Isabelle Maurice.
Carte de surveillance du scarabée japonais by Anne-Laure Herbet on Scribd
Pour l'instant aucun spécimen n'a été capturé en France ni aucun autre en Suisse. En revanche, il est installé en Italie et ne pourra plus être délogé. Il peut être confondu avec d'autres coléoptères présents en France comme le hanneton mais il se distingue par la présence de touffes de soies blanches sur le pourtour de l'abdomen.
Invasion of Popilia japonica in the North of Italy between Piedmont and Lombardy - arrived in my parents’ garden. pic.twitter.com/2StbDbSZPQ
— Francesco Accatino (@FraAccatino) July 6, 2019
Il est donc demandé aux particuliers d'être vigilants et de signaler toute suspicion de scarabée japonais au Service régional de l’alimentation par mail, sral.draaf-grand-est@agriculture.gouv.fr, ou par téléphone au 03 69 32 51 68.