Emmaüs est présent sur une grande partie du territoire alsacien, mais il manquait une antenne dans le nord de l'Alsace. C'est chose faite avec l'ouverture d'un tout nouveau bric-à-brac à Wissembourg.
Après plusieurs années de recherche, Emmaüs a trouvé un local. C'est dans un ancien supermarché de 600m2, à côté de la gare de Wissembourg (Bas-Rhin), que la communauté a implanté son bric-à-brac.
Une implantation nécessaire pour Jean-Pierre Moritz, directeur d'Emmaüs Haguenau dont dépend cette nouvelle antenne (tout comme celle de Saverne). "Grâce à cette antenne, nous pourrons être plus proches des gens (...) On a beaucoup d'articles à proposer, et de gens intéressés. Il faut un site de proximité".
Meubles, vaisselle, électroménager, des milliers d'objets de seconde main y sont proposés. A quelques heures de l'ouverture, Bénédicte Zimermann - salariée, s'affaire devant un tas de chaussures dont il faut reconstituer les paires. "Cela donne beaucoup de travail mais aussi de plaisir. Nous allons démarrer doucement et nous adapter peu à peu à la demande. Mais c'est toujours un plaisir. Tant de gens sont dans le besoin, c'est normal de leur faire un peu de place à Wissembourg."
Jusqu'à présent, les gens devaient se rendre à Haguenau (l'une des 4 communautés Emmaüs en Alsace) pour leurs achats. Un lieu ouvert il y a 41 ans où logent et travaillent 48 compagnons épaulés par de fidèles bénévoles venus des environs.
Dans les allées nous rencontrons Pedro, compagnon depuis 32 ans ou Stéphane qui travaille dans le hall des meubles. Lui est là depuis 4 ans. Des personnes dont le parcours de vie ne s'est pas déroulé comme souhaité qui retrouvent ici un peu de dignité.
Ne dépendre de personne
"Notre premier travail consiste à accueillir ceux qui sont sans domicile, sans moyens de subsister, sans argent. Notre seconde mission est de faire entrer de l'argent grâce à la marchandise que nous récupérons et rafraîchissons afin de la vendre. On vit de notre travail. Ce que certains ne veulent plus, on le récupère et le revend. Cela nous permet de vivre et d'avoir une grande liberté" explique Jean-Pierre Moritz pour qui travailler chez Emmaüs est un art de vivre.
Être économiquement indépendant des instances politiques est essentiel pour le Mouvement de l'Abbé Pierre. Le prochain combat d'Emmaüs tout faire pour offrir un accueil décent aux réfugiés ukrainiens. Avec toujours le même objectif : permettre à tout humain de remonter la pente.
