"C’est très virulent" : 15 élevages ovins et bovins touchés par la fièvre catarrhale en Alsace

La fièvre catarrhale ovine (FCO), maladie virale qui touche les ruminants domestiques et sauvages continue de s'étendre en France et gagne désormais l’Alsace. Selon le groupement de défense sanitaire régional, 15 élevages seraient touchés dans le Bas-Rhin. Les éleveurs sont appelés à vacciner.

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C'est le branle-bas de combat dans les exploitations ovines et bovines. Depuis plusieurs semaines, la fièvre catarrhale ovine (FCO), également appelée maladie de la langue bleue opère une percée dans les cheptels alsaciens.

"C’est deux à trois brebis qui meurent tous les jours", confirme, désabusé, Stéphane Huchot. Cet éleveur ovin de Preuschdorf près de Haguenau est confronté à la maladie depuis une dizaine de jours. "On fait des tournées matin et soir. Ça va très vite. Le matin il n’y a rien et le soir, certaines bavent, ont des raideurs, de la fièvre. C’est très virulent".

Pour l’heure, environ 30 de ses bêtes sont mortes sur 1400. "On est dans l’incertitude, on ne sait pas où on va", s’inquiète-t-il alors que l’épidémie s’étend à la vitesse de l’éclair partout en France avec un nouveau sérotype 3 détecté dès octobre dernier aux Pays-Bas, avant de gagner la Belgique et l’Allemagne.

Au moins 15 élevages touchés dans le département

Au 22 août 2024, 190 foyers étaient recensés dans l’hexagone par le ministère de l’Agriculture, répartis dans une dizaine de départements dont ceux du Grand-Est. Région désormais intégrée à une "zone régulée" dont les frontières ne cessent de s’élargir. "Les mouvements depuis cette zone vers le reste du territoire national sont restreints : les animaux sensibles à la FCO doivent avoir fait l’objet d’un traitement de désinsectisation deux semaines avant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage négatif", explique le ministère.

Compte tenu de l’évolution quotidienne des cas, l’heure est encore au bilan du côté du groupement de défense sanitaire (GDS), pour déterminer une cartographie sanitaire précise, mais à ce jour, 8 élevages ovins et 7 élevages bovins ont été testés positifs au FCO dans le Bas-Rhin. Un chiffre qui pourrait grossir encore. "Je pense que vu la vitesse de propagation, on peut s'attendre à de nouveaux cas dans les prochains jours", précise une source en interne. Le Haut-Rhin semble pour le moment épargné.

La crainte d’une pénurie de vaccins

Pour lutter contre la propagation du virus, transmis par les insectes, les autorités recommandent aux professionnels de garder, s’ils le peuvent, leurs bêtes en intérieur. "J’ai rentré tout le monde, j’ai la capacité de le faire, je traite les bâtiments tous les 15 jours", explique Virginie Ebner, présidente du Syndicat ovin du Bas-Rhin, reconnaissant que ce n’est pas le cas de tous les éleveurs.

"Nous, on est sur de la transhumance, on a l’essentiel des troupes à l’extérieur. Si certains peuvent le faire tant mieux", avance Stéphane Huchot.

Autre action majeure, une campagne de vaccination volontaire ciblée a été lancée le lundi 12 août 2024 pour une mise en œuvre jusqu’au 31 décembre. 6 400 000 doses de vaccins, dont 1,1 million de doses pour les ovins et 5,3 millions de doses pour les bovins sont gratuitement fournies par l’État aux éleveurs. Bien, mais pas suffisant.

Inquiets et impuissants

"Normalement les régions touchées sont prioritaires mais la commande de vaccin est ouverte à toute la France", déplore Virginie Ebner. "Si certains éleveurs veulent vacciner de manière préventive, ils peuvent le faire, or l’Etat a commandé tout juste ce qu’il fallait pour les régions qui en ont besoin". Résultat, après quinze jours d’attente, elle, n’a toujours pas reçu la moindre dose. "Ce qui est important à retranscrire c’est l’inquiétude et l’impuissance des éleveurs. La profession est prête à agir, mais elle attend. C’est frustrant", insiste-t-elle.

Argument appuyé la semaine dernière par plusieurs organisations syndicales dont la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, à travers un communiqué commun. "C’est une course contre la montre qui est engagée. Sur le terrain, l’inquiétude progresse et l’incompréhension grandit face au retard des vaccins, aux inégalités de traitement et au manque de visibilité sur les soutiens publics", écrivent les signataires qui attendent des moyens de lutte renforcés contre le FCO-3.

Un cri d’alarme et de détresse face à une situation sanitaire et économique qui pourrait s’avérer désastreuse dans quelques semaines.

Il est malgré tout important de rappeler que la fièvre catarrhale n’est pas transmissible à l’homme. "Il faut rassurer le consommateur, la consommation de viande et de lait est sans danger" précise le docteur Catherine Lutz, vétérinaire à Hochfelden.

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