Ils sont mariés, ont des enfants et ont été appelés par l'Église pour se remettre entre les mains de Dieu. Cette année, six laïcs ont été ordonnés diacres en la cathédrale de Strasbourg. L'aboutissement d'un long cheminement.
Allongés tout du long devant l'autel, ils se sont remis avec humilité entre les mains de Dieu. Moment impressionnant en la cathédrale de Strasbourg, où cette année, six laïcs ont été ordonnés diacres. Pour eux et leurs familles, l'aboutissement d'une longue réflexion et préparation.
"Ce jour est sacré. On est heureux, c'est un bon stress", "voir nos familles à nos côtés, être entourés, c'est très important" estiment Olivier Spielmann et Eric Schwartz. Le premier est responsable technique à Niederhaslach (Bas-Rhin) et le second, technicien métallier. Tous les deux ont fait le choix de répondre à l'appel de l'Église. "On ne vient pas du jour au lendemain en disant : "Je veux être diacre" explique Olivier Spielmann. "C'est un long cheminement. Depuis tout petit, je vais à l'église, j'étais organiste, engagé au sein de la paroisse. Un jour, le père m'a demandé si j'avais déjà songé au diaconat. Bien sûr que j'y avais pensé." Et c'est ainsi que tout a commencé.
Pour devenir diacre, il faut d'abord l'accord des épouses. C'est une obligation. Sans l'accord de leur femme, nos six diacres n'auraient pas pu être ordonnés. Et puis, il leur a fallu vivre une période de deux ans de discernement pour réfléchir à leur engagement, puis suivre trois ans de formation. Les épouses ont aussi dû participer à cette formation. Aujourd'hui, tous forment une grande famille. Manuela Keller, épouse de Jean-Marc (boucher protestant devenu catholique il y a quelques années), raconte : "nous sommes une vraie famille : depuis cinq ans, on se voit chaque mois. C'est comme si on s'était toujours connus."
J'ai rencontré ma future femme, et vous savez comment c'est...
Thomas Schaeffer, ancien artisan
Si chacun des six nouveaux diacres a son propre vécu, tous ont fait le choix de mener une vie de famille. Alors oui, la question de l'entrée dans les ordres a pu se poser, la réflexion a parfois été longue, mais au final, ils ont décidé de servir l'Église autrement. "J'y pensais déjà petit. Pas pour être diacre, mais peut-être curé. À l'époque, on ne connaissait pas trop le rôle du diacre. Mais l'idée ne me séduisait pas pleinement. J'étais à l'école avec des curés, et ce n'était pas toujours plaisant. Donc, je me suis laissé le temps de la réflexion, puis j'ai rencontré ma future femme, et vous savez comment c'est... On a eu quatre enfants" sourit Thomas Schaeffer, ancien artisan et à présent diacre au sein de la communauté de paroisses de Saverne.
Une fois ordonnés, les diacres peuvent célébrer un baptême, un mariage, mener des prières ou accompagner un décès. Pour l'Église, il n'est pas question de les voir comme une solution à la pénurie de prêtres. Pour l'archiprêtre de la cathédrale de Strasbourg, Didier Muntzinger :"c'est une mission que des hommes accomplissent au service de l'Église et du monde. Ils sont un signe de la présence du Christ venu parmi nous pour nous apporter la bonne nouvelle."
Dans les prochaines années, ces nouveaux diacres aimeraient que l'Église s'ouvre davantage à toutes les personnes et à toutes les générations. Plus de partage. Plus d'écoute.
