Confinement dans le Grand Est : "J'aurais aimé qu'on aille plus loin dans les mesures prises" souligne Jean Rottner

Il ne cesse de pousser des cris d'alarme depuis le début de cette crise du Coronavirus. Jean Rottner, président de la région Grand Est, fait le point sur la situation. Saturation des hôpitaux, dernières recommandations, derniers dispositifs mis en place, le médecin urgentiste dit tout.

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Jean Rottner s'est rendu partout : sur les plateaux télés, dans les radios, une tournée médiatique pour alerter sur la dangerosité du virus, sur la saturation des services de soins en Alsace et sur la non prise de conscience des uns et des autres. Le président de la région Grand Est, médecin urgentiste de formation a finalement été entendu, un peu tard peut-être.

Des mesures d'urgence

Le gouvernement a donc notamment annoncé la mise en place d'un hôpital militaire de campagne en Alsace. Dont la situation géographique reste à déterminer. En plus de l'installation de cette infrastructure, les armées vont également mettre en alerte immédiate le module de réanimation pour patient à haute élongation d'évacuation (Morphée), explique le délégué militaire départemental. Ce dispositif permet de transporter dans des conditions de prise en charge adaptées, entre 6 à 12 patients en fonction de leur état. Il s'agit d'un Boeing de type C135, transformé en "hôpital volant", qui pourra transporter jusqu'à 12 patients simultanément de l'Alsace vers des hôpitaux moins impacté dans le reste du pays. 

Une situation plus que préoccupante

Un dispositif à la mesure de l'ampleur de la catastrophe, dans le Haut-Rhin notamment. Josiane Chevalier, préfète du Grand Est et du Bas-Rhin l'a confirmé ce matin en précisant que les services de réanimation haut-rhinois étaient saturés et ceux du Bas-Rhin en passent de l'être. Elle a par ailleurs déploré que l'"on paie le prix fort de cette non-prise en compte des mesures [barrières] de base et donc maintenant nous sommes confrontés à cette épidémie galopante". Nous avons interrogé Jean Rottner sur les dernières mesures et la situation en Alsace.
 

Le Grand Est solidaire de Mulhouse 

Ce mardi, quatre hélicoptères des Samu 68 (Haut-Rhin) et 54 (Meurthe-et-Moselle) et de la Sécurité civile se sont relayés depuis l'hôpital de Mulhouse. Ils ont rapatrié neuf patients jugés dans un cas grave ou critique, mais transportables, vers les hôpitaux de Strasbourg, Metz et Nancy. "Ces patients sont stabilisés depuis quelques jours, mais on ne peut pas prédire pour l'instant leur pronostic", indique Marc Noizet, chef des urgences au GHR Mulhouse Sud-Alsace. L'objectif consiste à gagner un peu de temps et quelques lits dans un établissement saturé depuis plusieurs jours.
 


Quelle est la situation dans les hôpitaux alsaciens?


"Très tendue, les admissions sont conséquentes, les services de réanimations sont tendus à Strasbourg et extrêmement tendus à Mulhouse. Comme on pouvait s'y attendre, depuis la fin de la semaine dernière, il y a une augmentation des cas graves, il y a eu 20 morts sur trois jours à l'échelle du Haut-Rhin et 11 transferts vers d'autres centres hospitaliers."

Comment se passe la réorganisation des services de soins?

"Tout d'abord, je tiens à saluer la très bonne coopération entre les établissements privés et publics avec de nouveaux lits disponible, du personnel rendu disponible, des anesthésistes qui se mettent à la disposition des service de soins pour amplifier la possiblilité de réponse. Tout cela est coordonné. Et je salue bien sûr la mise en place de 30 lits supplémentaires dans le cadre d'un hôpital de campagne des armées. Nous ne savons pas encore où il sera installé, cela fait l'objet de discussions mais c'est évidemment une bonne nouvelle. C'est un atout de notre pays de pouvoir mobiliser une partie de l'armée. Si on peut limiter cette pandémie, si on peut bien soigner localement tant mieux. C'est important, ce sont des réanimateurs, ce sont des machines, ce sont des infirmières, c'est la possibilité d'amplifier un mouvement de prise en charge, de mieux organiser la répartition des malades, c'est ne pas etre obligé de transférer quelqu'un durant de longues heures."

Un dispositif suffisant?

"J'aurais aimé qu'on aille plus loin, je pense que les Français étaient prêts à accepter davantage. Quoi qu'il en soit, ces mesures de confinement sont indispensables, chaque fois qu'on ne les respecte pas, on met quelqu'un d'autre en danger, chaque fois qu'on ne les respecte pas on met la pression sur le personnel soignant, il y a une activité qui doit se mettre au ralenti, il faut rester chez soi, vraiment."
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