L'hôpital militaire de campagne promis le 16 mars par le président de la République Emmanuel Macron pour délester les hôpitaux alsaciens va être aménagé à côté de l'hôpital de Mulhouse. Il doit aider les services d'urgences haut-rhinois surchargés pour cause de propagation du coronavirus.
L'hôpital militaire de campagne, promis à l'Alsace ce lundi 16 mars par Emmanuel Macron, sera aménagé à Mulhouse, tout à côté de l'hôpital. Une décision dont se félicite le président de la région Grand Est, Jean Rottner, lui-même médecin urgentiste, qui a alerté depuis le début de la crise du coronavirus sur l'engorgement des urgences haut-rhinoises.
#COVID19 @EPhilippePM le Premier Ministre l’a annoncé ce soir.
— Jean ROTTNER (@JeanROTTNER) March 17, 2020
Mulhouse accueillera un hôpital de campagne qui renforcera la lutte contre l’épidémie grâce à 30 lits supplémentaires de réanimation.
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Une partie du matériel de cet hôpital de campagne, principalement des EMR (Eléments militaires de réanimation) devrait être fourni par la Direction de l'approvisionnement du service de santé des armées, basé à Chanteau (Loiret), près d'Orléans. Sur ce site, la Pharmacie centrale des armées (PCA), un établissement unique en Europe, conçoit des équipements médicaux pour les militaires français. Mais il développe, fabrique et stocke aussi des médicaments destinés à protéger militaires et civils contre les risques nucléaires, radiologiques, biologiques, et chimiques. Ainsi, lors de l'épidémie de grippe H1N1, en 2009, c'est la PCA qui avait fabriqué 77 millions de comprimés de Tamiflu.
Depuis la PCA de Chanteau, ce matériel sera vraisemblablement acheminé ces prochains jours vers la base aérienne de Bricy, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest d'Orléans (Loiret). C'est depuis cette base militaire, l'une des plus importantes de l'armée de l'air française qu'il sera transféré jusqu'à Mulhouse.
L'emplacement exact où sera monté l'hôpital militaire de campagne n'est pas encore connu. Seule certitude : ce sera tout près de l'hôpital de Mulhouse, qui s'étend sur une grande zone et comprend plusieurs bâtiments.
Qu'est-ce qu'un hôpital militaire de campagne ?
C'est un concept né de la médecine de guerre et du constat que si une personne est grièvement blessée, les premières heures sont primordiales pour sa survie. Un hôpital de campagne est donc un établissement de soins provisoire, mis en place en cas de catastrophe, à proximité d'une zone de combat ou encore lors d'importantes manifestions populaires. Si cette disposition est rare, elle n'est pas pour autant inédite, puisque les hôpitaux de campagne peuvent être déployés lors de catastrophes naturelles comme la tempête Irma, ou de tremblements de terre.C'est le régiment médical de Valbonne dans l'Ain qui est chargé de préparer et de déployer les structures mobiles installés à proximité de l'hôpital de Mulhouse. 30 lits de réanimations seront disponibles dans cet hôpital de campagne, comme le décrit dans le post ci-dessous, le groupe Facebook "génération OPEX" (groupe de soutien aux "opérations militaires extérieures de la France"). L'installation de l'hôpital militaire est prévue le 27 mars.
Qu'est-ce qu'un élément militaire de réanimation ?
Le Service de santé des armées (SSA) va ainsi créer et mettre à disposition un EMR, un élément militaire de réanimation qui est une structure médicale modulaire sous tente, dédiée à la prise en charge des patients Covid-19, et fonctionnant avec du personnel médical des armées. Selon le ministre de la Santé, Olivier Veran, "cet hôpital de campagne va permettre d'accueillir une trentaine de malades dans des conditions de réanimation, à côté des hôpitaux, de manière à renforcer nos capacités". Mais si les besoins deviennent encore plus importants, des Algéco et des lits supplémentaires peuvent être ajoutés. Avec 700 personnes détectées positives au coronavirus dans le Haut-Rhin et 376 dans le Bas-Rhin, (dernier bilan de l'Agence régionale de santé datant de ce mardi 17 mars à 15h), l'Alsace est le territoire le plus touchée par l'épidémie dans l'hexagone. La situation se dégrade d'heure en heure et les capacités de réanimation des deux hôpitaux du Haut-Rhin, Mulhouse et Colmar, sont saturées.