Coronavirus : Sept résidents alsaciens bloqués depuis plusieurs semaines au Pérou vont enfin rentrer chez eux

Partis en vacances ou pour faire du bénévolat dans une association péruvienne début d'année, sept résidents alsaciens sont bloqués au Pérou depuis des semaines. Ils font partie des 600 Français encore sur place et vont enfin pouvoir rentrer, mercredi 22 avril. 

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"Pourquoi l'Etat ne nous a t-il pas rapatriés ?", cette question revient sans cesse dans les conversations que j'ai eu avec Heidi, Hana ou Sophia. Elles sont parties seules ou avec leurs compagnons pour découvrir le Pérou, revoir la famille ou faire du bénévolat dans une association d'aide aux enfants défavorisés et tous sont restés bloqués là-bas depuis le 16 mars, jour où les frontières du pays et l'espace aérien ont été fermés et l'état d'urgence déclaré. Ils vont enfin pouvoir rentrer.  

Je devais rentrer le 16 mars mais les frontières ont été fermée avant
- Heidi Theobald, habitante de Schiltigheim

Heidi Theobald est partie au Pérou le 3 janvier pour s'occuper d'enfants défavorisés dans une association. Elle devait y rester deux mois pour travailler bénévolement et aussi rendre visite à une partie de sa famille qui habite près de la capitale, Lima. "Quand j'ai vu la situation en France, j'ai appelé l'ambassade de France (début mars - ndlr) pour savoir quoi faire. Ils m'ont rassuré à l'époque". 
 
Heidi poursuit donc ses visites en famille. Trois jours avant son départ, le 13 mars (145 cas de Covid 19 étaient déclarés à ce moment-là au Pérou) elle apprend que le pays allait fermer ses frontières pour une durée indéterminée. 1.400 Français étaient alors encore sur place. Son billet d'avion a été annulé par la compagnie Iberica avec laquelle elle avait voyagé et elle s'est vue proposer un vol retour avec plusieurs escales et des nuitées dans les aéroports de transit sans savoir si elle allait pouvoir réellement rentrer en Alsace. Elle a donc refusé.


Certaines places sur le site d'Air France se vendaient 9.000 euros
- Hana, Wissembourgeoise partie faire le tour du monde

Le 12 avril, l'espace aérien a été temporairement réouvert pour et la compagnie Air France a organisé deux vols pour rapatrier des Français mais les billets étaient à des tarifs exhorbitants pour nos Alsaciens qui n'avaient pas voyagé avec cette compagnie pour le vol aller. "Ce ne sont pas des vols de rapatriement mais des vols commerciaux" déplore le groupe qui a appris à se connaître via la plateforme Whatsapp pour tenter de trouver ensemble une solution. 
 

"Je me sens totalement délaissée" m'écrit Hana qui ne comprend pas le manque d'informations et qui pense aux autres Français encore bloqués dans le pays (600 selon l'ambassade), parfois loin de la capitale et qui n'auront peut-être pas tous la chance de monter dans l'avion mercredi 22 avril. Le dernier vol pour la France, précise l'ambassade qui n'a pas donné plus d'informations. L'espace aérien sera a nouveau fermé à compter de cette date.
 

Nous voulons retrouver notre appartement
- Sophia Lenormand, Strasbourgeoise

Pour Sophia et son époux, c'est un voyage de trois mois qui vire au cauchemar. Leur billet retour du 5 mai a d'ores et déja été annulé "sans remboursement pour le moment". Ils en ont donc racheté un en classe premium, pas d'autre choix : "la personne m'a dit qu'il n'y avait plus de place en économique, on a donc payé 2.290 euros pour deux (...) J'ai demandé de l'aide à ma famille pour payer les billets."
 
Mi-mars, Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères a demandé de la "patience et du sang-froid" aux 130.000 Français bloqués à l’étranger. Il précisait aussi que pour ces rapatriements, les billets étaient à la charge des intéressés, avec des mesures prises par le ministère pour "éviter qu’il y ait de la spéculation sur les billets (...) nous avons fait en sorte avec Air France que les prix soient bloqués aux prix coûtants." 

Si tous comprennent les mesures de sécurité liées au virus, tous pointent du doigt le manque de réactivité de l'ambassade française sur place et dénoncent le prix des vols retours. Fin du cauchemar, mercredi 22 avril pour nos sept Alsaciens. Ils atteriront à Paris et pourront enfin rentrer chez eux. 
 
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