Départ de Paris le 24 juillet au pied de la Tour Eiffel pour une arrivée à la Super Planche des Belles Filles. En 2022, le Tour de France cycliste féminin fera la part belle à la Région Grand Est, avec six étapes sur huit. Rencontre avec la directrice de l'épreuve, Marion Rousse.
Du 24 au 31 juillet, il faudra s'attendre à une belle ambiance sur les routes du Grand Est avec le passage de l'édition féminine du Tour de France cycliste. Six des huit étapes se dérouleront dans la région. 132 cyclistes (22 équipes de six) batailleront pendant une semaine. 2h30 de direct seront consacrées chaque jour sur France Télévisions, et l'épreuve sera retransmise dans 190 pays.
La directrice du Tour de France femmes, Marion Rousse, était de passage à Strasbourg ce mardi 5 février. Elle a accordé un entretien à France 3 Alsace.
Le parcours va se dérouler essentiellement dans le Grand Est, pour quelles raisons?
Marion Rousse : On avait envie de faire des étapes qui peuvent correspondre à des types de coureuses différentes. Et c'est une région parfaite pour nous. On peut faire des arrivées plates, pour les baroudeuses, et des arrivées un peu plus "punchy". Lors du dernier jour, le final à la Super Planche des Belles filles (Territoire de Belfort) avec cette ascension très raide dont le dernier kilomètre en gravel va vraiment nous donner la grande gagnante de ce Tour de France femmes. Donc pour cette première édition, c'est une super alternative d'être dans votre région.
Il y a déjà eu plusieurs Tours de France féminins, le premier en 1955, puis différentes appellations. Là vous proposez encore une nouvelle formule. Pourquoi ça n’a jamais fonctionné ? Ne craignez-vous pas que ça fasse encore "pschitt" ?
MR : Cela n’a pas marché parce qu'il n’y avait pas d'équilibre financier. Des courses féminines ont toujours existé mais le problème, c’est que si les médias ne s’y intéressent pas, les gens n’y prêtent pas attention. La course va durer deux ou trois ans et puis il n’y aura plus de sponsors. Donc évidemment on se sert de notre grand frère pour se faire connaître. Et puis surtout montrer que le cyclisme féminin a de l’intérêt.
Il nous manquait cette petite course par étapes de référence, et on l’a ce joyau.
Marion Rousse, directrice du Tour de France femmes
Donc le but, c'est de développer le cyclisme féminin trop peu développé jusqu'ici ?
MR : Le but, c'est qu'on soit encore là dans 100 ans, et surtout qu'on trouve un système économique qui soit toujours en place. Depuis que j'ai arrêté ma carrière, je vois ce cyclisme qui est en train d'évoluer. L'Union cycliste internationale (UCI) s'est aussi penchée sur le dossier, donc maintenant il y a des salaries minimums qui ont été instaurés. Désormais, de nombreuses structures masculines se déclinent au féminin. De plus en plus de courses se créent, à l’image de Paris-Roubaix l’année dernière, qui a été un vrai succès. Les audiences ont été un carton. Il nous manquait cette petite course par étapes de référence, et on l’a ce joyau. Il est là, entre nos mains, et on est là pour le faire briller. Les médias seront présents, et c’est comme ça qu'on pourra développer encore plus le cyclisme féminin.
Concernant le calendrier, la course arrive juste après les garçons. Cela n’aurait pas été mieux de la faire avant ?
MR : Au contraire c’est la meilleure date ! Vous savez, moi aussi j’ai regardé le Tour à la télé comme tout le monde. Et lorsque le Tour de France arrive sur les Champs-Elysées, le lundi matin on a tout ce sentiment de se dire ‘mince on va regarder quoi à la télé maintenant ?' En fait, avec cette quatrième semaine de Tour de France, les gens vont pouvoir découvrir des nouveaux visages.
Les huit étapes du Tour de France Femmes :
Dimanche 24 juillet
- Étape 1 : Paris Tour Eiffel > Paris Champs-Élysées, 82 km
Lundi 25 juillet
- Étape 2 : Meaux > Provins, 135 km
Mardi 26 juillet
- Étape 3 : Reims > Épernay, 133 km
Mercredi 27 juillet
- Étape 4 : Troyes > Bar-sur-Aube, 126 km
Jeudi 28 juillet
- Étape 5 : Bar-le-Duc > Saint-Dié-des-Vosges, 175 km
Vendredi 29 juillet
- Étape 6 : Saint-Dié-des-Vosges > Rosheim, 128 km
Samedi 30 juillet
- Étape 7 : Sélestat > Le Markstein, 127 km
Dimanche 31 juillet
- Étape 8 : Lure > La Super Planche des Belles Filles, 123 km
Ce mardi 5 février, la Région Grand Est a annoncé qu'elle va parrainer le prix de la combativité, remis chaque soir à une coureuse.