Dakar 2019 : pourquoi Sébastien Loeb aura du mal à s'imposer

Il nous a habitués à tant de succès qu'il paraît presque incongru de l'écrire, mais pour sa 4e participation au plus célèbre des rallyes raid, qui s'élance ce 7 janvier de Lima, au Pérou, Sébastien Loeb n'est pas favori. Loin de là. On vous explique pourquoi.

Ce lundi 7 janvier, Sébastien Loeb et son copilote préféré, son frère d'armes, nonuple champion du monde des rallyes WRC comme lui, Daniel Elena, s'élanceront au volant de leur Peugeot 3008 DKR avec les 540 autres participants pour 5000 kilomètres dans les dunes du Pérou. Et puisque Loeb est Loeb, il attire l'attention médiatique. Mais aux cotés des Peterhansel et ses 16 sacres (6 en moto, 7 en auto), Sainz, double vainqueur et tenant du titre, et autres Despres ou al-Attiyah, l'Alsacien aura bien du mal à tirer son épingle du jeu. En voici les principales raisons.
 

Parce que hors des rallyes, il gagne moins


Pour les fans de sport automobile, et pour tous les Alsaciens, chauvins, Sébastien Loeb, c'est 9 titres de champion du monde en WRC, 79 rallyes raflés, une liste de record longue comme le bras. Un succès encore en octobre dernier, en Catalogne, au nez et à la barbe de ceux qui tentent de lui succéder, alors qu'il était en retrait de la discipline depuis cinq ans. Bref, une icône, et n'allez pas dire le contraire. Loin de nous l'envie de démythifier le champion, mais quand même, quand il s'éloigne de sa zone de confort...

En circuit d'abord, puisque c'est là qu'il a choisi de poursuivre sa carrière : il finit deux fois 3e du championnat WTCC de "voitures de tourisme". Pas mal pour une deuxième vie, oui... mais lui qui gagnait tant n'accrochera que cinq succès en deux saisons. 
 

Et ce sera encore plus délicat en rallycross, discipline sur laquelle il était engagé ces trois dernières saisons : pas de place pour lui sur le podium du classement général, deux victoires seulement au final... et on s'arrête là. Peugeot, son partenaire, s'en désengage, et Loeb retourne donc à ses premières amours, le WRC, avec Hyundai, pour 6 rallyes en 2019. Et à nouveau plus de succès?

Pas de plan sur la comète, 2019, c'est donc d'abord le Dakar. Auquel l'Alsacien se frotte depuis trois ans. L'histoire n'avait pas trop mal commencé. En 2016, le débutant des sables répond aux attentes et domine la première semaine de course, à la surprise des spécialistes. Mais sera rattrapé par la réalité des secteurs hors pistes, dans le sable, lors de la 2e moitié de la quinzaine, pour échouer à la 9e place du classement général.
 

Débuts prometteurs, qui se confirment 2017, où Loeb n'échoue que dans les derniers kilomètres de sa lutte avec Peterhansel pour la victoire finale. Deuxième, c'est bien, très bien même. Mais quand on s'appelle Sébastien Loeb, on veut gagner. 

Et ce n'est toujours pas arrivé... Pire, le champion reste sur une désillusion. Le 10 janvier 2018, il s'ensable dans le désert d'Ica, au Pérou : voiture plantée dans le sable, coccyx abîmé pour son co-pilote Daniel Elena. Abandon
 

Parce que le sable, c'est pas son truc

Et on y arrive, à son principal souci : le sable. Pas habitué, le pilote de rallye, spécialiste du bitume, à briller quand le sol se fait mouvant. Et mauvaise nouvelle, cette 41e édition du Dakar est "100% sable". 5000 kms, dix étapes et que du sable. Aïe.  "C'est clair que, sur le papier, ce n'est pas un Dakar qui m'est favorable, constate le champion. Les dunes, ce n'est pas mon point fort.  Ca va se jouer plus sur le temps perdu que sur le chrono pur. Le temps qu'on perd à pelleter, à chercher un "waypoint"... ça va plus se jouer là dessus. Pas comme sur les premiers Dakars où ça partait sur des spéciales WRC et on faisait des écarts à plus d'une minute. Ce n'est pas le même esprit : je vais avoir plus de mal à exploiter mes qualités de pilote WRC mais on verra bien, on fera au mieux."

 

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Un homme de défi, notre Alsacien. Et qui estime avoir progressé sur ce terrain. "Si le premier Dakar avait été comme celui-là, pas sûr qu'on aurait trouvé le premier "waypoint". On a beaucoup progressé dans la lecture des dunes, dans la navigation pure. Il faut savoir garder un cap, c'est une expérience générale, les kilomètres que tu fais hors piste, que moi je découvrais il y a quelques années. Les dunes, c'est toujours compliqué, ça reste piégeux... Il y a des trous, des dunes cassées, il n'y a pas toujours de visibilité. Il faut toujours être vigilant". Et garder foi en la victoire.
 

Parce qu'il y va seul ou presque

Ses trois premiers Dakar, Loeb y a participé bien entouré. Dans le Team Peugeot, qui comptait dans ses rangs les stars du rallye raid, Peterhansel, Desprès et Sainz. Peugeot se retirant de la discipline, eux étaient recrutés par Mini X-Raid. Loeb, lui, a fini par se décider à participer à son 4e Dakar. Mais il lui a fallu pour cela financer une structure privée, PH Sport. Ce qui veut dire un budget limité, une préparation plus courte, deux jours en tout et pour tout, et une logistique très allégée lors de la compétition, 18 personnes au service des trois voitures engagées sous cette bannière, contre 90 mobilisées dans le team Peugeot. Loeb devra aussi composer sans stratégie d'équipe, et sans l'immense expérience de ses coéquipers.
 
Côté voiture, il sera en terrain connu puisqu'il pilotera une Peugeot 3008 DKR, version 2017, qui a donc déjà un peu de bouteille. Ses principaux concurrents devront, eux, apprivoiser leur nouveau bolide, la Mini X-Raid, avec la part de découverte et d'inconnu que cela comporte.

Conclusion du champion : "ce sera ouvert". On ne se refait pas : quand on est habitué à gagner, l'idée est ancrée. Rendez-vous le 17 janvier à Lima, après une boucle en dix étapes.








 
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