Après quinze Tours de France, la Grande Boucle a été bouclée dimanche sur les Champs-Élysées pour Thomas Voeckler, icône populaire du cyclisme français, qui raccroche le vélo à 38 ans.
L'itv de Thomas Voeckler après l'arrivée dimanche
"C'était comme une évidence (...), que mon dernier dossard soit aujourd'hui en passant la ligne des Champs-Elysées", a encore dit l'Alsacien de naissance et Vendéen d'adoption. Dans vingt ans, Voeckler espère en tous les cas que les gens "diront c'est un coureur qui en avait, qui n'était peut-être pas le plus fort mais qui ne baissait pas les bras, (qui) aimait se lancer de la bagarre, taper dedans sans craindre le retour de manivelle", a-t-il confié récemment. Tout Voeckler résumé en une phrase. Car ce rôle de baroudeur, de coureur dur au mal, est celui de sa vie. Il est surtout à l'origine de son histoire d'amour avec le public français.
Deux fois dix jours en jaune
Une idylle entamée en 2004, le 8 juillet précisément, lorsque le champion de France, alors âgé de 25 ans, endosse à Chartres le maillot jaune avant de le défendre bec et ongles pendant dix jours. En 2011, Voeckler revêt à nouveau la tunique de premier au classement général après une échappée vers Saint-Flour. Résistant aux favoris dans les Pyrénées et le Galibier, il finit par la céder au bout de dix jours à Andy Schleck à l'Alpe d'Huez et termine le Tour, remporté par Cadel Evans, à la quatrième place.
Le meilleur résultat de ses dix-sept ans de carrière, au cours desquels il a enlevé aussi quatre étapes du Tour et le maillot à pois de meilleur grimpeur en 2012. Une carrière que Voeckler a toujours menée avec fidélité dans l'équipe de Jean-René Bernaudeau, aujourd'hui Direct Energie, où il chapeaute avec Sylvain Chavanel les plus jeunes comme Lilian Calmejane, vainqueur cette année, avec panache et malgré les crampes, de l'étape des Rousses.
C'était un "gamin déterminé, déterminé, déterminé, qui arrivait de Martinique (où sa famille s'est installée pendant son enfance, ndlr), un peu écorché vif, et qui n'était pas venu pour s'amuser, mais pour réussir", se souvenait avant le début du Tour Bernaudeau dans Le Figaro.
Maintenant que le vélo est raccroché, une "autre vie" commence pour Voeckler. "J'ai 38 ans, c'est assez vieux pour un coureur mais c'est pas encore l'âge pour prendre sa retraite tout court, il y aura une deuxième vie professionnelle bien entendu", a-t-il confié dimanche. Le désormais ex-coureur, qui a joué dans des épisodes de la série populaire "Plus belle la vie" diffusés en juillet, se voit bien consultant à la télévision. "Pour découvrir le Tour de France de l'autre côté de la barrière"... et rester dans le coeur des Français.