Deux jours après la visite d'Emmanuel Macron en Alsace, le président de la CEA appelle le chef de l'Etat à "écouter les Alsaciens"

C'est finalement à travers un communiqué que Frédéric Bierry a décidé de s'exprimer, deux jours après le passage du chef de l'Etat. Le président de la Collectivité européenne d'Alsace veut "continuer les démarches pour revenir à une région à part entière", et cela, en dépit des propos d'Emmanuel Macron qui semblait écarter cette hypothèse.

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La réaction s'est faite attendre. Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), aura mis deux jours avant de s'interroger publiquement dans un communiqué. "Cette visite est-elle une première occasion manquée, de renouer avec le dialogue démocratique comme le rapporte la presse ? " fait-il mine de demander. Pour lui, le chef de l'État n'a pas répondu aux attentes des Alsaciens. 

"Prendre en compte l’avis des 153.000 Alsaciens qui se sont mobilisés pour exprimer leur attente légitime d’efficacité de l’action publique, de proximité et de respect de leur région historique, géographique, économique, touristique n’alimente pas les divisions, et respecte, une attente légitime et démocratique de nos concitoyens", poursuit-il, faisant allusion à la consultation organisée par la CEA en 2022.

Emmanuel Macron n'a pas évoqué le sujet en tant que tel lors de sa visite du mercredi 19 avril 2023. Mais il s'est exprimé dans une interview, affimant qu'il était attaché "à ne pas créer de nouvelles divisions". 

"Je veux que les Alsaciens [...] sachent que la région Grand Est leur apporte beaucoup. C’est le cas notamment pour les transports, l’aménagement du territoire. C’est plus que ce que l’Alsace aurait pu faire seule", a-til notemment déclaré.

De quoi faire bondir le président de la CEA qui pointe les déboires du REME, dispositif piloté par la région Grand Est. Une situation symptomatique d'un nécéssaire retour à plus de proximité selon lui.

Frédéric Bierry estime que l'Alsace peut être le laboratoire d'une véritable décentralisation, dans le cadre d'une loi en préparation pour l'an prochain. "Quand l’heure de la réorganisation institutionnelle viendra, en 2024, l’heure de l’Alsace viendra", assène-t-il. Avant de conclure que "le renouveau démocratique de la France passera par l’écoute des Alsaciens". Sa motivation est intacte, fait-il savoir, et même démultipliée. Voilà le chef de l'État prévenu. 

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