Le long des berges du canal du Rhône au Rhin, entre la Thummenau et Boofzheim, 17 panneaux invitent les promeneurs à en apprendre davantage sur l'histoire et l'environnement du canal. Ils ont été élaborés par plusieurs associations autour d'Erstein.
“L’idée nous est venue pendant le covid (le confinement, ndlr). Nous avons publié un article sur le canal dans la presse locale, et nous avons eu tellement de retours de lecteurs intéressés que nous nous sommes décidés à monter une exposition”, nous raconte Guy Hansen, président de l’association Le Vieil Erstein un rund um's Kànton. Il faut dire que les détails et anecdotes historiques ne manquent pas, le long du canal.
À commencer par le pont-canal de la Thummenau. Un cours d’eau, au-dessus d’un autre cours d’eau : le canal passe au-dessus du cours d’alimentation de l’Ill, explique Guy Hansen. La construction date du 19e siècle. Ou encore, ces rails datant de l’époque où la piste le long du canal était un chemin de halage, permettant d’acheminer des marchandises par bateau à la force des bras, de chevaux de trait ou, plus tard, de petites machines à vapeur.
Le canal en toute saison
Depuis le début de sa construction, à la fin du 18e siècle, le canal du Rhône au Rhin fait partie du quotidien des villageois. Tantôt majestueux, tantôt sinueux et discret, disparaissant dans la végétation, le canal n’est pas rectiligne, contrairement à ce qu’on peut parfois penser. Pour permettre aux promeneurs curieux de mieux le connaître, les historiens amateurs du “Vieil Erstein” ont travaillé de concert avec deux autres associations, durant plus d’un an. Avec les amoureux de la nature de “Nature Ried” et 15 photographes amateurs d’”Une image, une histoire”, ils ont élaboré 17 panneaux, exposés sur 13 kilomètres cet été, entre la Thummenau et Boofzheim.
Sur les photos, le canal est à découvrir en toutes saisons. "Nous avons parcouru la piste dans tous les sens durant un an, y compris lorsqu'une fine couche de neige l'a recouvert. Au total, nous avons envoyé 600 photos au "Vieil Erstein" pour faire une sélection !", explique Pierre Schaettel, président de l'association "Une image, une histoire". Du travail, mais "au final, on s'est régalés", admet-il.
Pierre Hieber, président de "Nature Ried", note la prolifération d'insectes le long de l'eau, et donc, de nourriture pour toutes sortes d'oiseaux. Cormorans, foulques et martins-pêcheurs côtoient libellules et grenouilles, plutôt expressives lorsqu'on tend l'oreille. La végétation, elle, est assez typique des milieux aquatiques. L'on y trouve même de la reine-des-prés, "très bonne dans les desserts", relève Pierre Hieber avec une pointe de gourmandise.
Un lieu de vie et d'échanges
Les photos anciennes en noir et blanc en attestent, le canal du Rhône au Rhin a autrefois été un véritable lieu de vie. Jusque dans les années 1960-1970, des bateliers le remontaient pour transporter leur marchandise jusqu'au Pays-Bas. En chemin, ils s'arrêtaient aux épiceries-restaurants, comme celui des grands-parents de Denise Adolf, le long de l'eau, à Bindernheim. "Je me souviens encore des bateliers qui venaient déjeuner chez ma grand-mère", nous raconte-t-elle. "J'étais petite fille, et je jouais souvent aux cartes avec eux. À tel point que j'arrivais en retard à l'école", sourit-elle.
L'exposition intitulée "Un trait rectiligne fend le Ried ersteinois : Le Canal du Rhône au Rhin" est à découvrir en plein air jusqu'au 30 septembre.