La mère de Foued Mohamed Aggad, l'un des kamikazes du Bataclan, devait être jugée pour "financement du terrorisme" ce jeudi 4 novembre à Paris. Le procès de l'Alsacienne a finalement été renvoyé au 4 mars 2022. Elle est soupçonnée d'avoir versé de l'argent à son fils, alors en zone irako-syrienne.
Fatima Hajji, la mère de Foued Mohamed Aggad, un des trois kamikazes du Bataclan, devait comparaître ce jeudi 4 novembre à Paris pour "financement du terrorisme". Poursuivie pour "association de malfaiteurs terroriste", elle devait être jugée pour l'envoi de sept mandats d'un montant total de plus de 13.000 euros à son fils et à la compagne de ce dernier lorsqu'ils se trouvaient en zone irako-syrienne, entre août 2014 et août 2015. Son procès a été renvoyé au 4 mars 2022 afin de lui laisser plus de temps pour préparer sa défense.
N'ayant été mandaté que le 26 octobre pour défendre Fatimi Hajji, avec laquelle il n'a pu s'entretenir qu'une fois, son avocat a sollicité le report de l'audience. "C'est insuffisant pour la compréhension pleine et entière des faits reprochés", a-t-il plaidé. Le tribunal a fait droit à sa demande.
Le 8 juin 2021, cinq personnes appartenant à l'entourage familial de Foued Mohamed-Aggad avaient été interpellées à Strasbourg et Wissembourg (Bas-Rhin) dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet national antiterroriste. À l'issue de leur garde à vue, elles avaient été relâchées sans poursuite. L'enquête n'a finalement retenu que l'implication de la mère du kamikaze.
L'épouse de Foued Mohamed Aggad également poursuivie
Foued Mohamed Aggad, originaire de Wissembourg, était parti en Syrie en décembre 2013 en même temps que d'autres membres de la filière dite strasbourgeoise, sous l'influence du recruteur Mourad Farès. Hadjira, une jeune femme de Strasbourg, l'avait rejoint en mars 2014 et épousé religieusement sur place.
Cette dernière, poursuivie pour "association de malfaiteurs terroriste" lorsqu'elle était en Turquie, en Irak et en Syrie entre 2014 et 2017, devait également être jugée ce jeudi. La jeune femme, née en janvier 1992, est présumée morte : elle aurait été tuée début 2018 dans un bombardement avec la fille qu'elle a eue avec le kamikaze, en 2015 en Irak, selon nos confrères des Dernières nouvelles d'Alsace.
Après son départ, Foued Mohamed-Aggad avait conservé des contacts réguliers avec sa mère et sa famille. À la fin du mois d'août 2015, il avait annoncé à ses proches qu'il allait "mourir en martyr", selon des notes de la police, puis avait coupé les ponts. "Dans ses échanges avec sa mère, il indiquait que, s'il devait rentrer en France, ce serait uniquement pour commettre un attentat", selon des éléments de l'enquête sur les attentats du 13 novembre, dont le procès se déroule actuellement devant la cour d'assises spéciale.
Il était rentré clandestinement en France à l'été 2015 pour devenir l'un des trois assaillants morts lors de l'attentat au Bataclan.