Cinq personnes appartenenant à l'entourage familial de Foued Mohamed-Aggad, l'un des tueurs du Bataclan en 2015, ont été interpellées ce mardi 8 juin à Strasbourg et Wissembourg. Une sixième interpellation a eu lieu en Gironde. Elles ont été placées en garde à vue pour financement du terrorisme.
Une vaste opération antiterroriste pilotée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et épaulée par le RAID a eu lieu ce mardi 8 juin en Alsace. Elle visait des proches des Foued Mohamed-Aggad, l'un des kamikazes du Bataclan, dont sa mère et l'un de ses tantes. A Wissembourg, tôt dans la matinée, vers 6h, des équipes de la DGSI et du RAID ont fait exploser la porte d'entrée de la maison occupée par la mère du tueur, au 9 rue Neuve.
La mère ainsi qu'une deuxième personne ont été interpellées sur place. Trois autres personnes ont été arrêtées ce 8 juin au même moment dans le Bas-Rhin, dont deux à Strasbourg, et une à Keffenach, à quelques kilomètres de Wissembourg. Une sixième interpellation a également été effectuée en Gironde.
En garde à vue pour financement du terrorisme
Les six suspects "appartiennent à l'entourage familial de Foued Mohamed-Aggad". Ils ont été "placés en garde à vue ce matin pour financement du terrorisme dans le cadre d'une enquête préliminaire du Parquet national antiterroriste (Pnat)", nous indique une source judiciaire, confirmant une information de nos confrères des DNA. Cette procédure porte sur des soupçons de transfert de fonds en Syrie à destination de Foued Mohamed-Aggad et de sa femme en 2014 et 2015.
Originaire de Wissembourg, Foued Mohamed-Aggad était parti en Syrie en décembre 2013 avec d'autres membres de la filière dite strasbourgeoise, sous l'influence du recruteur Mourad Farès. Hadjira, une jeune femme de Strasbourg, l'avait rejoint en mars 2014 et épousé religieusement sur place.
Depuis son départ vers la Syrie, il avait conservé des contacts réguliers avec sa mère et sa famille, avant d'annoncer fin août 2015 qu'il allait "mourir en martyr" et de couper les ponts, selon des notes de la DGSI. "Dans ses échanges avec sa mère, il indiquait que, s'il devait rentrer en France, ce serait uniquement pour commettre un attentat", selon l'enquête sur les attentats du 13 novembre.
Le 22 janvier 2019, trois personnes avaient déjà été interpellées à Wissembourg au domicile de la mère de Foued Mohamed-Aggad avant d'être libérées quelques jours plus tard.
Le 13 novembre 2015, les attentats perpétrés à Paris et à Saint-Denis ont fait 131 morts et des centaines de blessés sur les terrasses de bar, au Bataclan, et au Stade de France.