La CGT appelait les agents des musées de Strasbourg à se mettre en grève ce lundi 1ᵉʳ avril. Résultat : le mouvement a été massivement suivi. Trois des quatre musées ouverts le lundi dans la capitale alsacienne sont restés portes closes.
Si vous souhaitiez vous abreuver d'art et de beauté en ce lundi de Pâques bien pluvieux, c'est râpé. Trois des quatre musées strasbourgeois ouverts le lundi sont fermés. Le quatrième, celui des Arts Déco, ne propose à la visite que la moitié de ses salles.
En cause, un appel à la grève en forme de crash-test pour la CGT Territoriaux, syndicat majoritaire à l'Eurométropole. Karim Hadi, délégué syndical, peut donc être satisfait. "Une cinquantaine de personnes devaient embaucher aujourd'hui. D'après les remontées que j'ai de mes collègues, seuls quatre surveillants de salle et trois agentes de caisse sont allés travailler aujourd'hui. On peut dire oui que la grève est très bien suivie."
Manque de personnel
De quoi laisser envisager à la CGT d'autres actions dans les musées les prochaines semaines. Et emboîter ainsi le pas aux agents des médiathèques de l'Eurométrople, fort remontés, appelés, eux aussi, à la grève du 23 avril à 1h du matin, jusqu’au samedi 27 avril à 23h59. Soit pile pendant les festivités liées à Strasbourg Capitale mondiale du livre.
Alors pourquoi tant de colère ? D'abord, la suppression de 17 postes dans les musées, 25 dans les médiathèques, lors de la dernière mandature, soit environ 10% des effectifs globaux. "Pour un homme cultivé comme Roland Ries qui écrit et vend des livres, c'est pour le moins paradoxal, vous ne trouvez pas, de casser la culture ? Aujourd'hui, ce sont les agents qui travaillent qui en paient le prix fort avec des organisations de travail rigides, la détérioration de leurs conditions, des traitements inéquitables entre salariés d'un même service, parce que tout simplement, il manque du monde. Ce n'est pas aux agents de pallier ce manque, c'est à l'administration d'agir."
Karim Hadi concède que la ville de Strasbourg a fait quelques efforts depuis le début de l'année : recrutement de six CDD et une pause méridienne octroyée le dimanche pour les salariés des musées. "Cela ne suffit pas". La CGT demande désormais une remise à plat des organisations de travail entre les salariés aux horaires variables, qui jouissent depuis janvier d'une plus grande souplesse, et les autres, aux horaires fixes, qui au contraire ont vu leur planning se durcir. "C'est un souci d'égalité de traitement et de cohésion."
Plus de souplesse
"Il y a eu des expérimentations l'année dernière dans les médiathèques et c'était très bien : la semaine de quatre jours et les horaires variables à différent temps de travail, mais cette souplesse nous a été enlevée encore une fois à cause du manque de postes. On demande juste plus de souplesse dans notre travail, comme ce qu’on avait avant" explique Karim Hadi.
La réunion de levée de préavis sur les médiathèques a été fixée au 18 avril prochain, cinq jours avant le lancement des festivités. Pour les musées, pas de prochaine date de mobilisation pour l'heure. "On verra". Le printemps s'annonce bouillonnant.