Précisément pour le lancement de l’année Strasbourg capitale mondiale du livre, les médiathèques de la ville et de l’Eurométropole lancent un préavis de grève. Pas pour des revendications salariales, mais pour "retrouver de la souplesse dans l’organisation de leur travail."
Le 23 avril 2024, Strasbourg deviendra officiellement Capitale mondiale du livre durant une année dédiée aux bienfaits de la lecture. Pour lancer l'événement, une semaine entière de festivités est prévue, dans plus de 150 lieux strasbourgeois, ainsi que dans les autres communes de l’Eurométropole.
Mais les médiathèques, lieux de lecture par excellence, ont décidé de jouer les trouble-fêtes. Précisément durant cette semaine-là, pour que les regards des lecteurs, et des autres, se tournent davantage vers elles. La CGT, syndicat majoritaire au sein de l’Eurométropole, vient de déposer un préavis de grève pour l’ensemble des personnels des médiathèques de la ville et de l’Eurométropole, qui court du 23 avril à 1h du matin, jusqu’au samedi 27 avril à 23h59.
Des dates qui, bien entendu, ne doivent rien au hasard. "Le lien est fait sur cet événement que la collectivité veut montrer comme une vitrine pour la lecture publique", reconnaît Karim Hadi, secrétaire général de la CGT des agents territoriaux de Strasbourg-Eurométropole, et signataire du communiqué annonçant le préavis. "Mais à côté de ça, on pressure les agents, qui ne sont absolument plus satisfaits de l’organisation de leur travail."
Parmi les revendications, aucune demande d'augmentation des salaires, ou de jours de congés supplémentaires. "On demande juste plus de souplesse dans notre travail, comme ce qu’on avait avant" explique Karim Hadi. Qui déplore, depuis une délibération d’octobre dernier, "de la souplesse sur les horaires variables" mais "plus de rigidité sur les agents en horaire fixe".
En cause, notamment, les horaires de pointage, modifiés selon lui au détriment des agents. Ou encore le compteur d’heures supplémentaires à récupérer, auparavant de "plus ou moins 12 heures", qui serait "redescendu à plus ou moins 6 heures".
Le secrétaire général de la CGT des agents territoriaux dénonce aussi le manque de personnel, des postes vacants "principalement dans le cadre d’absences pour longue maladie, où les agents présents doivent combler les manques." Et rappelle qu’"avant 2020, les médiathèques ont dû rendre 25 postes, ce qui se fait sentir, maintenant que la période de covid est passée. Les agents nous ont dit : ‘On n’en peut plus’", affirme-t-il.
La réunion de lever de préavis a été fixée au 18 avril, cinq jours avant le lancement des festivités. Une dernière occasion pour les deux parties de chausser d’autres lunettes. Qui leur permettraient peut-être d’entrevoir des solutions satisfaisantes pour tous. Afin que la fête puisse être belle, dès sa semaine inaugurale.