Ce mercredi 9 mars, à la mi-journée, ils sont encore en Pologne, mais Thierry Speitel-Gotz, directeur de l'agence de voyages TS Loisirs de Sigolsheim, est en route pour ramener une centaine de mamans et enfants ukrainiens en Alsace.
En milieu de journée, ce mercredi 9 mars, deux cars, partis la veille de Sigolsheim dans le Haut-Rhin, sont arrivés à la frontière ukrainienne. Ces cars sont ceux de Thierry Speitel-Gotz, directeur de l'agence de voyages TS Loisirs. Il ne supportait pas l'idée de rester assis dans son canapé, pendant que des enfants et des femmes étaient pris dans la guerre.
"Hier on est allés chercher six personnes à Cracovie (Pologne). Ce sont deux mamans avec deux enfants, explique Thierry Speitel depuis le bus. Des enfants de deux et quatre ans et deux grands-mères. Leurs fils, maris et papas au front, vous imaginez ce que ça a été émotionnellement."
Deux médecins et des bénévoles font partie de l’équipe mobilisée pour chercher les réfugiés. Ils ont immédiatement pris en charge un bébé qui avait de la fièvre et la diarrhée. Ces personnes sont éprouvées et épuisées, notamment parce qu’elles ont beaucoup marché pour fuir les combats et bombes. "La nuit dernière, ils ont eu pour la première fois une nuit plus calme, et malgré la grande peine qu’ils ont, leurs sourires sont le plus beau des remerciements." Cette première famille recueillie va partir sur Arbois dans le Jura, selon Thierry, où une cousine les prendra en charge.
Tout s'est fait sur l’initiative de ce directeur d’agence de voyage qui en arrivant, a d'abord déposé du matériel médical et des couvertures auprès d'une ONG.
"Ce mercredi on va aller chercher une centaine de personnes en plus puis passer à la nuit à Prague (République Tchèque)", continue l'initiateur de la démarche et il précise qu'à l'arrivée en Alsace, le Consistoire israélite de Strasbourg va prendre en charge une cinquantaine de personnes. La maire d’Aubure veut mettre douze appartements à disposition.
"On va d'abord passer deux nuits à Prague avant de revenir en France. On est une super équipe, émotivement c’est un peu dur. On va faire au mieux pour aider, même si ce n’est qu’une goutte d’eau. Je peux vous assurer que ça change la vie. Quand on voit comment nous vivons dans des endroits privilégiés en France et quand on voit ce qui se passe sur place…"
C'est en activant tous ses réseaux que ce Haut-Rhinois a eu connaissance d’un danseur ukrainien qui travaille en Alsace. Contacté, ce dernier a immédiatement cherché et trouvé sur place les bons interlocuteurs, pour sortir d'urgence des personnes vulnérables des zones de combats.
"Ce mercredi soir, nous allons loger 120 personnes à Prague, dans la communauté française sur place." se réjouit le voyagiste. Un réseau mobilisé par l'Alsacien qui a travaillé dans cette ville tchèque et y a créé des liens.