Face à la grogne des usagers devant la hausse de 4% des tarifs des TER à compter du 1er janvier, la région Grand-Est met en place des mesures exceptionnelles. Les usagers en sont satisfaits mais demandent des améliorations en termes d'information aux voyageurs.
L’année avait mal commencé pour les usagers des TER (trains express régionaux) dans la région Grand Est : à la hausse de 4% des tarifs à compter du 1er janvier s’ajoutait la suppression de 20% des trains en raison notamment d’un manque de personnel lié à la crise sanitaire et de travaux d'entretien.
Il n’en fallait pas plus pour provoquer leur colère qu’ils exprimaient dans un précédent article, à lire ici. Disant avoir conscience de ces désagréments, la région Grand Est met en place des mesures exceptionnelles :
- Report au 1er mars de l’augmentation des tarifs pour les abonnements mensuels à prélèvement automatique. Cette hausse devait initialement être répercutée dès le 1er janvier.
- Réduction de 50% du prix des abonnements mensuels sur la ligne Mulhouse/Troyes/Paris-Est. Cette réduction, déjà appliquée en janvier, sera reconductible pour le mois de février.
- Sur la ligne Strasbourg/Nancy/Châlons/Paris-Est, remboursement du titre de février pour les abonnés mensuels à prélèvement automatique.
- Mise en place d’un abonnement hebdomadaire spécial « télétravail » : 10% moins cher que l’abonnement hebdomadaire actuel, soumis à la « prime employeur ».
La FNAUT Grand Est, qui fédère 42 associations d’usagers des transports, se dit satisfaite de ces mesures. "Reporter la hausse des prix au mois de mars, c’est bien, estime son président François Giordani, même si cela peut sous-entendre que la situation ne s’améliorera pas d’ici là." S’il salue ces ajustements, il déplore toutefois qu’ils ne concernent que les abonnés. "Ils n’ont pas pensé aux gens qui sont en intérim ou en CDD et qui prennent occasionnellement les TER. Or ils sont aussi impactés."
François Giordani attend maintenant des améliorations en terme d’information aux voyageurs. "Ils ont très mal communiqué sur le plan de transport adapté mis en place à partir du 3 janvier. Les abonnés n’ont reçu aucune information en amont, et c’est très mal indiqué dans les gares. Lundi dernier [jour d’entrée en vigueur du dispositif], beaucoup de gens n’étaient pas au courant que leur train habituel ne circulerait pas."
Le représentant des usagers s’interroge aussi sur l’organisation des travaux mis en avant pour justifier – en marge de la situation sanitaire – la mise en place du plan de transport adapté qui réduit de 20% la circulation des trains. "Peut-être pourraient-il faire les travaux la nuit ou pendant les heures creuses, pour éviter de supprimer les trains aux heures de pointe ?", suggère-t-il.
De son côté, la Région rappelle qu’elle entreprend de financer cette année une amélioration de ses services en augmentant de 3% l'offre des TER et en proposant aux voyageurs 100 nouvelles circulations de trains dans le Grand Est.
