Henri Zislin, illustrateur et caricaturiste mulhousien est le symbole même de l’attachement d’une partie des alsaciens à la France. Né en 1875 alors que la région vient d’être rattachée à l’Allemagne, Henri Zislin est très vite un anti-germaniste notoire et sa plume caustique, virulente et insolente fait de Guillaume II l’une de ces cibles favorites.
Sa critique de l’ingérence allemande commence bien avant la guerre. Dessinateur de formation, il commence par travailler pour l’industrie textile. Très vite, Henri Zislin fonde des revues satiriques comme l’hebdomadaire "Dur’s Elsass" qui paraît à partir de 1907. Très souvent dans ses caricatures l’Alsace plie sous le joug de l’envahisseur allemand.
Ses dessins lui vaudront des séjours en prison et de fortes amendes. Mais très vite reconnu pour son talent, Henri Zislin est soutenu par la population et la presse française. Le journal "Le Rire" par exemple lance une grande souscription pour l’aider.
Lorsque la guerre éclate, Henri Zislin se réfugie côté français et s’engage dans l’armée. Il est chargé - du fait de ses compétences linguistiques - de la propagande officielle contre les allemands dans les zones alsaciennes reconquises : Dannemarie, Masevaux, Thann entre autres.
Il publie ses dessins notamment dans le "Kriegs Berichte", littéralement les rapports de la guerre. Le militarisme allemand et la captive alsacienne sont toujours au cœur des préoccupations du dessinateur. Cette publication est bien sur distribuée coté français mais aussi clandestinement côté allemand.
Dans les années 1920, Henri Zislin s’installe à Paris sans oublier son Alsace natale. Il continuera notamment à défendre don idée de l'Alsace française contre les autonomistes puis fera d’Hitler l’une de ses cibles favorites. Mais sa notoriété n’est plus et c’est un peu aigri qu’il meurt en 1958.
Toute la collection des 670 vidéos Histoires 14-18