Francis Weyl a acquis son premier casque à l'âge de 15 ans. Aujourd'hui, 60 ans plus tard, il a son propre musée où sont exposés d'incroyables objets, des originaux, qui permettent d'illustrer la Seconde Guerre mondiale et la libération de l'Alsace.
Il n’a pas vécu la Seconde Guerre mondiale, mais veut comprendre… Comprendre ce qui s’est passé et c'est à travers les milliers d'objets trouvés ou achetés qu'il y parvient. Une collection qu'il a commencée il y a 60 ans.
"Là, c'est mon premier casque, un casque américain". Aujourd'hui, il en a une bonne centaine. Casques, photos, affiches, uniformes… Au fil des ans, Francis Weyl a trouvé ou acheté sur internet dans les 7.000 objets. Tous sont soigneusement exposés dans cette ancienne grange. "Là, il y a les militaires français. Ici les Allemands avec la jeunesse hitlérienne, le Corps de transport national-socialiste, l’uniforme de la police, etc. Dans cette vitrine, les affaires de mon père, chasseur alpin. Il était un Malgré-nous."
Une grande partie de ce musée privé, ouvert à certains moments, est naturellement consacrée à la Libération et aux Américains. Il y a des parties d’avions, des radios, il y a les objets du quotidien utilisés par les soldats. "Le nécessaire pour se raser, pour cirer les chaussures, se brosser les dents, etc. Là, des tenues de sortie. Cet uniforme-là, le 103, était porté par des soldats qui ont libéré Sélestat. Ce casque spécial complète la tenue, je l’ai trouvé aux États-Unis."
Les Allemands à l'origine d'un célèbre soda
Francis passe ainsi des heures à chercher l’histoire de ces objets originaux. Exemple avec des bouteilles de soda. "Le coca est arrivé en Allemagne en 1920 après la Première Guerre mondiale. Dans les années 1930, il y avait 23 entreprises de fabrication de ce soda en Allemagne. Un vrai carton. Et là des bouteilles de Fanta. Il y est inscrit : marque protégée. Il s’agit de limonade avec un goût de fruits. Quand les Allemands ont commencé à attaquer les Français, les Américains ont cessé les livraisons de liqueur de coca. Il fallait trouver une solution pour ne pas fermer les usines." Et c’est ainsi qu’est né ce soda jaune, une fabrication 100% allemande.
Des anecdotes que Francis voudrait transmettre. Il aimerait que sa collection soit préservée. "Il ne faut pas jeter ces choses. On n’a pas le droit de les jeter. Sans passé, il n’y a pas de futur."