Alors que l'enquête sur le décès de cet étudiant de 22 ans en février 2016 était confiée jusque là au parquet de Guéret, dans la Creuse, elle relève désormais du TGI de Bordeaux. Michaël Lavocat avait été retrouvé mort dans les toilettes d'un camp d'entraînement de l'école militaire.
Une source proche du dossier confirme ce mardi l'information révélée par Le Parisien : le dépaysement de l'enquête du parquet de Guéret au TGI de Bordeaux. C'est la mère du jeune homme qui avait saisi la cour d'appel de Limoges sur ce point : elle jugeait que les gendarmes chargés de l'enquête étaient trop proches des militaires de La Courtine, le camp où l'étudiant de troisième et dernière année avait été retrouvé mort.
Son avocat, Me Bouzrou, est allé jusqu'à dénoncer des "manquements" de la part du procureur de la République de Guéret.
Elle a également porté plainte contre huit militaires pour "destruction de preuves".
Les parents refusent les conclusions de l'enquête : pour eux, leur fils ne s'est pas suicidé
En mai, l'enquête avait conclu au suicide l'élève-officier et avait classé l'affaire sans suite, mais la mère de Michaël Lavocat avait déposé plainte avec constitution de partie civile pour permettre l'ouverture d'une information judicaire.
Le ministre de la Défense de l'époque, Jean-Yves Le Drian avait également ordonné une "enquête de commandement" au sein de l'école ; ses conclusions étaient identiques : le jeune homme de 22 ans se serait donné la mort.
Ses parents ont toujours réfuté la thèse du suicide, même si le garçon paraissait affecté au moment de son décès: trois jours avant sa mort, il avait affirmé à ses camarades que son père était décédé. Or ce dernier, installé au Cameroun, était toujours bien en vie.