Exercer le métier de couvreur, c'est être particulièrement exposé aux intempéries. Cette année très pluvieuse rend leur travail très compliqué, et les retards s'accumulent sur les chantiers.
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Un toit en ardoise, lorsqu'il pleut, est particulièrement glissant. Ce qui rend le quotidien des couvreurs, dont le métier requiert, justement, de grimper sur les toits, périlleux et dangereux. Cette année pluvieuse ne facilite donc pas leur travail. En septembre, il a déjà plu à Strasbourg 669 mm de pluies cumulées, soit l'équivalent d'un an de précipitations en moyenne.
Dans ces conditions, les patrons préfèrent prendre des précautions. Pour les 220 entreprises bas-rhinoises, les retards s'accumulent sur les chantiers. "Si c'est une légère pluie, on peut continuer à travailler, si c'est plus intense, on doit bâcher, et ça engendre des contraintes de temps compliquées à gérer, surtout avec de gros volumes", détaille à notre micro Valentin Spie, couvreur sur un chantier strasbourgeois d'ampleur. Il a 400 m² d'ardoises naturelles à poser sur le toit.
Avec la météo de ce début octobre, difficile d'avancer lorsqu'il faut passer entre les gouttes. Le chantier, mené par l'entreprise ATT 67 et entamé mi-juillet, a déjà pris un mois et demi de retard. "Ces intempéries nécessitent pas mal d'administratif, alors on préfère dire à nos gars de rester à la maison", explique le patron, Nicolas Cheaibi.
Ce que confirme Jean-Luc Wiedmann, vice-président de la Fédération française du bâtiment du 67. "On change tous les jours nos plannings, vous avez vu la météo cette semaine... On est continuellement embêté par la pluie, et ce, depuis début octobre 2023. Entre temps, on a eu un mois et demi où on n'a pas eu de pluie, de mi-juillet à août à peu près."
La pluie expose aussi les parties intérieures des bâtiments à des dégâts certains, lorsqu'elles sont débâchées. Tous ces imprévus occasionnent des délais, ce qui signifie aussi un manque à gagner pour les entreprises. Pour ATT 67, il s'élève à 15%. "Les coûts fixes administratifs, comme le loyer, les véhicules, etc., sont toujours là, et on a peu l'occasion d'actionner ce qu'on appelle la caisse d'intempéries, plutôt prévue pour l'hiver, sur des durées plus longues", ajoute Nicolas Cheaibi.
Alors, en Alsace, pour la profession, c'est le système D : rallongement des journées, travail le samedi, priorisation des chantiers... Malgré tout, la Fédération française du bâtiment estime à 20%, en moyenne, la baisse du chiffre d'affaires des couvreurs alsaciens depuis un an.