Portrait : Jacky Aman et son musée de la boucherie-charcuterie, unique en France

Rund um. A Hagenthal-le-Bas (Haut-Rhin), Jacky Aman a aménagé un musée de la boucherie-charcuterie chez lui. Cet ancien boucher passionné expose plusieurs milliers d'objets qui retracent l'histoire du métier.

Entrer dans le musée de la boucherie-charcuterie de Jacky Aman, à Hagenthal-le-Bas (Haut-Rhin), c'est se plonger dans une incroyable collection d'objets, outils et machines, avec certaines pépites, très anciennes. Cutter, fusil, machine à fraiser, couperet, meule, scie à os... au total, ce sont plusieurs milliers d'objets que Jacky expose dans l'ancienne écurie chez lui. 

Dès tout petit, Jacky a développé un lien avec la boucherie. "Quand on était enfants, chacun avait ses poules, ses lapins... nous, on avait aussi des cochons et des vaches. Et c'était normal de les voir ensuite dépecés, transformés en pièces de viande, on a grandi avec ça, ça se faisait comme ça". C'est tout naturellement qu'il s'est alors intéressé aux outils utilisés. 

"J'ai démarré ma collection dès 14 ans, lors de mon apprentissage". Un apprentissage qu'il a effectué à Hégenheim, dans la boucherie-charcuterie Eckert. Jacky s'y rend encore régulièrement, en tant que client mais également pour récupérer des objets inutilisés. Ce jour-là, justement, Christophe Eckert a préparé un billot. "Cela fait bien 20 ans que nous ne l'utilisons plus. Nous sommes très fiers que Jacky l'expose dans son musée, ça lui donne une seconde vie !" s'exclame le gérant. Ce billot fait même remonter des souvenirs à Jacky : "j'ai encore travaillé là-dessus quand tu étais haut comme trois pommes", lance-t-il en s'adressant à Christophe.

Cet objet va trouver sa place au sein de la foisonnante collection. Les machines et outils proviennent de 16 pays. Jacky n'hésite pas à parcourir des kilomètres pour dénicher des anciennetés : ainsi, "je suis déjà allé à Stuttgart, en Picardie... Parfois pour racheter des collections entières", témoigne le passionné. Et pour faire découvrir ces trouvailles, Jacky organise des visites sur rendez-vous. "Mon objectif est de montrer comment travaillaient les bouchers autrefois. C'était un métier très difficile, les bouchers commençaient à 4h le matin, terminaient tard, vers 21h, et travaillaient encore le dimanche matin... J'ai un profond respect pour eux mais également pour toutes les personnes qui ont fabriqué, travaillé ces outils".

Ce qui lui tient particulièrement à cœur, c'est aussi "que les personnes sortent d'ici avec une bonne image de la profession. Je souhaitais être vétérinaire à l'origine. Pour moi, ce n'est pas du tout paradoxal d'avoir appris le métier de boucher puisque pour être un bon boucher, il faut connaître l'animal et le respecter. Et cela commence déjà chez l'agriculteur, en lui apportant de la bonne nourriture puis en étant transporté dans de bonnes conditions. Ensuite, il faut que sa mort soit rapide et indolore. Si c'est le cas, alors on n'a pas besoin de culpabiliser face à un bout de viande dans l'assiette". C'est pourquoi il fait figurer la charte des principes fondamentaux de la relation entre l'homme et l'animal sur l'une des portes.

Si la passion de la boucherie l'anime, Jacky a su transmettre ses connaissances à sa famille. Sa petite-fille, Lucie, 6 ans, connaît déjà le nom de quelques machines et dit elle-même vouloir devenir bouchère. Quant à sa fille, Sabrina, elle travaille elle aussi dans une boucherie, "chez Bell à Bâle, une grande boucherie. Et avant, je faisais mes jobs d'été à la boucherie Jenzer, en Suisse. C'est que ça doit être de famille !" dit-elle en souriant. 

Pour l'avenir, Jacky Aman a déjà de nouveaux projets : "j'aimerais organiser des tables rondes avec des bouchers français, allemands et suisses". Réunir les gens autour de leur passion, voilà bien son leitmotiv. Il souhaite aussi faire venir de jeunes apprentis, pour leur présenter l'histoire du métier qu'ils sont en train d'apprendre.

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