PORTRAIT. Le premier champion de France de sabre laser est Alsacien

Brice Perek, 35 ans, a été sacré, le 19 février 2023, premier champion de France de sabre laser à Metz. Après avoir pratiqué les arts du cirque et le taekwondo, il s’est lancé en 2019 dans ce sport atypique qui a été reconnu par la Fédération française d’escrime.

"Je suis à la fois ému et fier de ce que j’ai accompli". À 35 ans, Brice Perek vient d’accomplir l’un de ses rêves. Il est arrivé en tête du premier championnat de France de sabre laser, le dimanche 19 février, à Metz (Moselle). Originaire d’Ebermunster dans le Bas-Rhin, cet expert automobile veut désormais démocratiser cette jeune discipline et la promouvoir pendant les JO de Paris 2024. 

Amateur, sans excès, de l’univers du réalisateur George Lucas, Brice Perek s’est passionné pour le combat de sabre laser après avoir visionné quelques vidéos sur internet. "J’ai voulu tester, j’ai poussé les portes d’un club à Colmar, j’ai allumé un sabre laser et je ne l’ai jamais quitté", sourit-il. 

Après avoir pratiqué le taekwondo pendant plus de 13 ans à Molsheim (Bas-Rhin), l’Alsacien décide d’arrêter après un changement du règlement sportif auquel il n’adhère pas. Avec le sabre laser, il combine sa volonté de pratiquer un sport de combat et de reprendre le spectacle qu’il a pratiqué durant ses 16 années dans une école de cirque à Argancy (Moselle). "Le but, c'est de m’amuser. Je voulais trouver un sport pour moi, qui me fasse plaisir", indique-t-il. 

Une finale entre Colmariens

Ce grand fan de manga a trouvé dans le sabre laser une "forme de liberté" que n’offre pas forcément l’escrime. "C’est un sport accessible à tous et cela m’a attiré dès mon premier cours", explique Brice. Après être devenu animateur dans son club, il a décidé de se joindre aux championnats de France avec, pour objectif, de "prendre un maximum de plaisir". 

À l’annonce de sa victoire, aux côtés des 36 combattants qui ont tenté leur chance, Brice n’y croyait pas. "Je suis passé par la peur, la joie, mais j’étais vraiment ému. Ça fait deux ans que je m’y prépare et ma famille m’a toujours soutenu", raconte-t-il. Lors de cette finale, le "lasériste" alsacien affrontait celui qu’il connaît le mieux, l’un de ses coéquipiers à Colmar, Franck Desbrugères. "Nous sommes arrivés dans le club de l’académie du sabre laser en même temps. La finale de ce championnat pouvait donc ressembler à nos lundis soir pendant l’entraînement". 

Le sabre laser comme 4ᵉ arme de l’escrime 

Alors qu’il peut prêter à sourire, le sport compte aujourd’hui 183 clubs avec près de 2200 licenciés en 2021 à travers toute la France. En 2018, la Fédération française d’escrime (FFE) a reconnu le sabre laser comme quatrième arme officielle, au même titre que le fleuret, le sabre et l’épée. "C’est génial, car c’est un sport qui a aussi fait bouger les geeks, qui n’étaient pas habitués à faire du sport en club", explique le champion de France. 

La pratique est toutefois beaucoup plus réglementée que dans la fiction. Les deux adversaires s’affrontent sur une arène à 360° et doivent parvenir à se toucher à l’aide de leur sabre coloré et illuminé de LED. "Il y a trois zones de touche possible. La main et pommeau du sabre rapportent un point, celle des bras, jambes et pied vous donne trois points. Enfin, si l’adversaire touche le buste, le dos, les épaules ou le masque, vous décrochez cinq points". Il y a un service, comme au tennis, et l’adversaire joue le rôle de défenseur. Lorsqu’il parvient à esquiver l’attaque de l’autre joueur, il devient lui-même "attaquant". 

J’ai des tonnes de personnes qui me contactent pour essayer le sabre laser depuis que j’ai gagné le championnat. Je leur dis : venez !

Brice Perek, champion de France de sabre laser

Toutefois, ce n’est pas un jeu d’enfant. Chaque sportif doit être équipé d’une tenue adéquate, comprenant des genouillères, protège-tibias, et un casque similaire à celui porté par les escrimeurs. Aucune restriction n’est imposée concernant la taille, le poids ou le sexe de la personne qui souhaite s’inscrire. Le sabre laser n’est toutefois pas encore ouvert aux mineurs. "C’est une possibilité à laquelle nous réfléchissons, car cela pourrait être intéressant. J’ai des tonnes de personnes qui me contactent pour essayer le sabre laser depuis que j’ai gagné le championnat. Je leur dis : venez !", confirme Brice. 

Populariser la pratique à l’international 

Maintenant détenteur du premier titre de champion de sabre laser français, Brice Perek veut que la pratique de ce sport s’exporte. "Aux Etats-Unis, c’est connu depuis 15 ans, mais il n’y a aucune fédération professionnelle", explique-t-il. Hormis le combat, trois autres disciplines existent dans le sabre laser, à savoir le kata, la chorégraphie et le combat ludique. "Certains clubs en France ne sont spécialisés que dans la chorégraphie par exemple".

À un an des JO de Paris, le champion de France veut désormais faire connaître ce sport au-delà de nos frontières. "Ce serait génial qu’il y ait un championnat d’Europe, et même du monde", espère-t-il. Avec ses coéquipiers, Brice a initié près de 100 personnes au sabre laser lors de la convention Science-fiction & Fantastique de Colmar au début du mois de février. Il espère désormais affronter des clubs allemands, belges ou américains et faire le bonheur des passionnés de maîtres Jedi.  

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