Après Metz en décembre, c'est Strasbourg qui accueille ce dimanche 16 janvier le deuxième tournoi de sabre laser dans le Grand Est. Cette nouvelle pratique, officiellement reconnue par la Fédération française d'escrime, rencontre de plus en plus d'adeptes en Alsace.
La discipline est adulée des fans de Star Wars depuis la sortie du premier épisode de la saga, La Guerre des étoiles, en 1977... mais la Fédération française d'escrime (FFE) a attendu 2018 pour la rendre officielle. Cette pratique, art noble pour certains, sport de combat à part entière pour les autres, c'est le sabre laser.
En Alsace, depuis quatre ans, de plus en plus de licenciés s'inscrivent dans des sections dédiées. "A titre d'exemple, on compte dans le Bas-Rhin environ une centaine d'adeptes sur 900 escrimeurs au total", recense Timothé Boudhil, président du SUC Escrime.
En plus de Strasbourg, le sabre laser est proposé dans les clubs de Mutzig-Molsheim, de Colmar, de Souffelweyersheim et depuis ce début janvier, de Haguenau, comme indiqué ici sur Facebook:
"Le sabre laser permet de toucher un public plus large, d'attirer des fans de Star Wars et des gens qui veulent simplement s'amuser", confie Piotz Kuzas, maître d'armes du club de Haguenau depuis septembre.
Mais cette arme iconique maniée par les Jedi et reconnue aujourd'hui par la FFE comme la quatrième de l'escrime, après l'épée, le fleuret et le sabre, n'est pas destinée qu'au loisir. "Le but, c'est aussi d'organiser des compétitions et de former les jeunes, ajoute l'entraîneur. Il y a une discipline et un savoir-faire qui se rapprochent de l'escrime classique."
Des compétitions qui fleurissent dans le Grand Est
Comme à l'épée, toutes les parties du corps touchées permettent de remporter des points, avec une prime en cas de contact avec la tête ou le torse. Le vainqueur est le joueur en tête au score après trois minutes ou le premier à atteindre 15 points.
Dans le Grand Est, Metz a déjà accueilli un premier tournoi en décembre. Ce dimanche 16 janvier, ce sera au tour de Strasbourg. "Cela se passera au complexe Aristide Briand, indique Timothé Boudhil. On pourra recevoir jusqu'à 2.000 personnes dans le respect des conditions sanitaires." La diffusion de l'événement aura lieu également sur internet, via ce lien streaming.
L'occasion pour les curieux de découvrir une discipline insolite, axée sur le fun et le côté artistique, et dont le cadre est encore un peu expérimental. "Contrairement aux autres armes de l'escrime, il n'y a pas encore de système électronique relié à chaque athlète. C'est un arbitre central qui attribue les points, assisté de deux assesseurs et d'un e-arbitre qui alimente le score", explique le président du SUC dont la salle sera aussi le théâtre des championnats régionaux en mai.
Spectaculaire, folklorique et complémentaire de l'escrime traditionnelle
Autre particularité, le combat se déroule non pas le long d'un couloir en face-à-face, mais dans une arène d'un diamètre de huit mètres, comme pour rappeler les duels entre Sith et Jedi. Quant aux sabres laser, il s'agit de tubes en polycarbonate dotés d'un système d'éclairage. Visuellement, les répliques n'en demeurent pas moins fidèles. "Il y a une dimension créative et spectaculaire qu'on ne retrouve pas avec les autres armes existantes", fait remarquer Piotr Kuzas.
"Au départ, certains ont pu grincer des dents en voyant débarquer le sabre laser. L'escrime est un sport traditionnel, avec des codes, des valeurs, et cela venait un peu bousculer cette image. Aujourd'hui, on se rend compte que les pratiques progressent en parallèle", se réjouit Timothé Boudhil, convaincu que la complémentarité des disciplines demeure, pour parodier Star Wars, une force.