Finaliste malheureux du prix Goncourt, remis ce lundi, l'écrivain Yannick Haenel, qui a ses racines en Alsace Bossue, a obtenu le prix Médicis pour son roman "Tiens ferme ta couronne". Après le Renaudot d'Olivier Guez, l'Alsace est bien représentée dans le cercle littéraire cette semaine.
C'est l'un des derniers prix littéraires de la saison, et, enfin, Yannick Haenel est récompensé. Lui qui faisait partie des quatre derniers romanciers retenus pour le Goncourt, mais qui a vu le prestigieux prix couronner Eric Vuillard, a été choisi par le jury du Médicis, par cinq voix sur six pour son roman "Tiens ferme ta couronne".
Ce roman, son septième, mêle ses deux amours, la littérature et le cinéma. "J'ai essayé avec ce livre d'assouvir ma cinéphilie avec des phrases", a d'ailleurs réagi le romancier de 50 ans. On croise par exemple dans ses pages le cinéaste américain Michael Cimino (disparu en 2016) et Isabelle Huppert, mais aussi la déesse Diane, un dalmatien nommé Sabbat et un maître d'hôtel irascible sosie d'Emmanuel Macron. Un roman difficilement classable, à la limite de l'ubuesque, qui raconte l'histoire d'un auteur, Jean Deichel (personnage qui apparait dans deux autres romans de Yannick Haenel), qui a sur les bras un scénario sur la vie d'Herman Melville, dont aucun producteur ne veut. Le lecteur pourra le suivre, de rencontre en rencontre, dans sa quête de l'innocence perdue.
Yannick Haenel n'a jamais vécu en Alsace, mais ses parents vivent toujours à Waldhambach, en Alsace Bossue, où l'écrivain a passé de nombreuses vacances dans sa jeunesse. Plusieurs références à l'Alsace sont glissées dans ses écrits, par exemple l'Eichel, le cours d'eau qui traverse ce territoire, ou encore le musée Unterlinden de Colmar.
Le prix Médicis s'ajoute au prix Interallié, obtenu en 2009 pour Jan Karski, ou encore le prix Roger-Nimier, reçu en 2008 pour Cercle.