L'Office français de la biodiversité (OFB) a mené, fin juin 2024, une vaste opération de contrôle à Sainte-Marie-aux-Mines, dans le Haut-Rhin. Une opération qui a eu lieu à l'occasion de la bourse Mineral and Gem, un évènement de minéralogie d'envergure internationale. Résultat: plus de 80 kilos de marchandises, commercialisées illégalement, ont été saisis.
Le butin est spectaculaire: plus de 80 kilos de marchandises ont été saisis fin juin par l'Office français de la biodiversité (OFB): des coraux, des bénitiers géants, des dents et des mâchoires de requins.
La direction régionale du Grand Est de l'OFB a mobilisé 17 agents sur une opération de contrôle lors de la bourse Mineral and Gem, qui avait lieu du 26 au 30 juin dernier à Sainte-Marie-aux-Mines. Troisième évènement mondial sur la thématique de la minéralogie, cette bourse réunit plus de 1000 exposants internationaux sur 52 000 m2. Tous viennent partager des pierres précieuses, des bijoux, des minéraux et des fossiles. Plus de 300 exposants ont été contrôlés.
L'opération a ciblé en priorité la commercialisation du corail et des bijoux obtenus à partir de perles de bénitiers. De nombreuses saisies ont été réalisées: 62 kilos de corail, 17,5 kilos de perles de bénitiers, et 2 kilos d'encens contenant du pangolin et du bois de santal rouge. La valeur totale du butin est estimée à plusieurs milliers d'euros. Quinze procédures judiciaires ont été diligentées par le procureur de la République du tribunal judiciaire de Colmar.
Le commerce des espèces de faune et de flore sauvage est réglementé par la Convention de Washington, un accord international adopté en 1973. "Les marchands qui détiennent et transportent des spécimens réglementés doivent pouvoir justifier à tout moment de la régularité de cette détention, explique Stéphanie Biellmann, membre du réseau de la Convention de Washington. À défaut, ils s'exposent à des sanctions".
Les dents et les mâchoires de requins très recherchées
Parmi les nombreuses saisies, des dents et mâchoires de requins. Elles sont en général commercialisées comme objets de décoration ou pour la bijouterie. Elles témoignent de la surexploitation d'espèces en danger d'extinction, et sont inscrites aux annexes de la Convention de Washington.
Les importations illégales de corail sont également en hausse. Quelques 14% des coraux ont disparu entre 2009 et 2018 sur la planète, ce qui représente près de 11 700 km2 de corail, selon un rapport du réseau mondial de surveillance des récifs coralliens publié en 2021.
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