La députée du Haut-Rhin Brigitte Klinkert s'est dit "très déçue et affectée" par la déclaration d'Emmanuel Macron au sujet de la sortie de l'Alsace du Grand Est le 26 avril. Le président de la République avait écarté la possibilité d'un "grand jeu institutionnel".
"J'ai été très déçue et affectée, mais je ne renonce pas", a déclaré la députée du Haut-Rhin Brigitte Klinkert ce vendredi 3 mai, à propos du nouveau rejet d'une sortie de l'Alsace du Grand Est par Emmanuel Macron le 26 avril dernier. "C'est le combat de ma vie alors forcément, je suis déçue, a dit l'ancienne ministre. Mais je ne renonce pas et je vais continuer à me battre. Le président de la République nous a proposé de nouvelles compétences pour l'Alsace. Eh bien moi, je dis chiche."
Lors de sa visite à Strasbourg le 26 avril, Emmanuel Macron avait en effet évoqué un "transfert de compétences" entre la région Grand Est et la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), à examiner au cours d'une "mission de consultation" d'une durée d'un mois. "Nous pourrions obtenir le statut de collectivité à statut particulier, et si on obtient ça, on est à 30 mètres du but", a encore estimé Brigitte Klinkert ce vendredi 3 mai.
Avec Frédéric Bierry, le président de la CEA, Brigitte Klinkert fait partie des acteurs locaux ayant porté cette question de l'indépendance institutionnelle de l'Alsace depuis 2016 et les premières discussions sur la création d'une collectivité unique en France, réunissant les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Des mois décisifs
Mais depuis la création effective de la CEA en 2021, Bierry et Klinkert s'activent pour aller plus loin et obtenir une véritable sortie du Grand Est, faisant reposer leurs revendications sur le plébiscite des Alsaciens lors d'une grande consultation organisée en 2022 (à laquelle 168 000 habitants avaient participé, sur une population totale d'1,8 million) : 92% d'entre eux avaient alors voté pour une sortie du Grand Est.
Cette prise de position du président de la République a porté un coup non négligeable au combat des deux élus, car les prochaines échéances se rapprochent sérieusement. Le député Eric Woerth doit rendre un rapport sur la décentralisation le 3 mai, et une loi sur le sujet est prévue pour cet automne.
Frédéric Bierry avait d'ailleurs rapidement réagi, saluant la mission de conciliation mais rappelant que l'objectif restait le même. "Donner quelques miettes aux Alsaciens, ça ne règlera pas le problème", avait-il déclaré à propos des transferts de compétences mentionnés par Emmanuel Macron. Comme lui, Brigitte Klinkert n'entend donc pas en rester aux quelques concessions accordées par le chef de l'Etat.