Rund um. A 80 printemps, Eugène Meyer affiche une forme étonnante. Cet ancien tapissier décorateur donne des cours de tai-chi plusieurs fois par semaine à Fellering, surveille son alimentation et n'hésite pas à pousser la porte d'une salle de sport pour s'entretenir. Son portrait.
Les gestes sont lents, précis. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le tai chi est un art martial. Eugène Meyer tient à nous le montrer, lui qui anime ce cours à Fellering plusieurs fois par semaine. « Vous voyez, il suffit de peu pour que je pousse mon adversaire très loin », dit-il en faisant une démonstration avec l’une de ses élèves. Les arts martiaux font partie de la vie de l’octogénaire depuis un demi-siècle. « J’ai découvert le karaté, à l’époque, j’étais ceinture noire. Puis, au fil du temps, je me suis mis au tai chi ».
Le tai chi, une aide précieuse
La discipline séculaire venue de Chine, également appelée « taikyokuken », ou « taijikuan », est plus douce que le karaté ou le judo, dont est issue l’association « Taikyokuken-Energie-Détente » depuis 2006. Ainsi, les élèves en kimono sombre, retraités pour la plupart, peuvent-ils pratiquer à tout âge. C’est le cas de Daniel Mura : « Je cherchais quelque chose pour remplacer le karaté, car je commençais à avoir des problèmes d’articulations. Le tai chi était parfait. » Une autre pratiquante nous révèle qu’elle a subi un grave accident voilà sept ans, et qu’elle est parvenue à remarcher grâce à ce sport. « On travaille la souplesse, l’équilibre, on est sur une jambe, puis l’autre… cela m’a beaucoup aidée ».
Pour Eugène Meyer, ancien tapissier-décorateur de métier, l’art martial a même représenté une béquille. « La vie n’a pas toujours été facile pour moi », nous raconte celui a perdu son épouse il y a quelques années. Il n’a jamais arrêté le tai chi. Ni l’activité sportive. Une à deux fois par semaine, il se rend dans une salle de sport pour faire du rameur et de la musculation, toujours pour améliorer son taijikuan. Et peu importe qu'il soit le sportif le plus âgé de la salle. « Il faut travailler sa musculature, pour pouvoir toujours adopter la bonne posture », explique-t-il.
Des souvenirs d'Asie
Dans sa maison aux allures de chalet sur les hauteurs de Fellering, une statue de samouraï, posée sur une étagère, veille comme un gardien. Un cadeau du club de Fellering, pour les 80 ans d’Eugène, récemment célébrés. Des photos posées sur la table basse du salon, il nous raconte ses voyages à Taïwan, d’abord pour le karaté dans les années 1990, puis plus tard, pour le tai chi. « J’ai toujours aimé les arts martiaux. » Peut-être parce qu’il aime la discipline ? En tout cas, il s’impose une certaine hygiène de vie, y compris à table. « Je ne bois que de l’eau la semaine, et j’essaie de manger bio le plus possible. La santé commence par l’assiette ». Et la jeunesse éternelle, peut-être, par le tai chi.