Durant une journée, des malades du cancer et leurs soignants se retrouvent à Dorlisheim (Bas-Rhin) pour faire les vendanges. Le but est à la fois thérapeutique et solidaire.
Un peu partout en France, durant la période des vendanges, des vignerons indépendants proposent aux particuliers de mettre la pâte durant une journée, afin de découvrir de l'intérieur ce travail pas comme les autres.
Dans ce cadre, le viticulteur Francis Backert, président du Synvira, le Syndicat des vignerons indépendants d'Alsace, a voulu faire un pas de plus. Lui-même patient à l'ICANS, l'institut de cancérologie de Strasbourg, il a imaginé réunir ainsi des malades atteints du cancer et leurs soignants, pour les inviter à vivre ensemble une expérience unique au cœur du vignoble de Dorlisheim (Bas-Rhin).
"Durant les six premiers mois de ma maladie, l'idée m'est venue d'organiser un évènement solidaire avec tous ceux qui se consacrent entièrement à la maladie, et à leurs patients" explique-t-il. "Durant mon séjour à l'hôpital, je n'ai cessé de parler des vignes et du vin. Alors, alors j'ai pensé à organiser un temps de vendanges collectives avec les oncologues, les hématologues, les infirmières, les aides-soignantes, les patients…"
Le principe est simple. Il intègre ces 'vendangeurs d'un jour' dans ses équipes. Ainsi, "ils vivent pleinement l'expérience des vendanges durant une journée, aux côtés de nos vendangeurs aguerris" précise-t-il.
Par-delà la découverte, l'opération a des effets thérapeutiques immédiats. "C'est une première, et c'est merveilleux", confie Jean-Paul Artz, l'un des participants, et patient à l'ICANS. "Je me sens libre, en forme. Après le combat mené, c'est tout simplement génial. Le soleil nous accompagne, c'est la meilleure thérapie. Nous espérons sortir de l'épreuve, nous sommes optimistes... On oublie la maladie quand on vendange."
Le temps du casse-croûte partagé offre un véritable moment de convivialité. Avec du vin, bien sûr, et la dégustation du "pain du randonneur", aux noisettes et aux amandes, savoureux et nourrissant pour reprendre des forces.
"C'est revivifiant. En s'ouvrant aux autres, ça re-solidarise, car la maladie peut entraîner les patients à se replier sur eux-mêmes" confirme Olivier Thirion, infirmier en pratique avancée en onco-hématologie à l'ICANS. "Tous les bénéfices sont dans la nature, et dans une activité physique adaptée à son rythme."
Mais l'objectif de solidarité va encore plus loin. Suite à la journée "Vendangeurs d'un jour" prévue ce samedi 23 septembre, Francis Backert fera un don, à la hauteur du travail fourni par les participants, à l'association Alsace contre le cancer qui s'investit depuis trente ans pour améliorer la vie des malades.
Par ailleurs, l'opération "Vendangeur d'un jour" organisée par le Synvira, et ouverte à tous, se prolongera jusqu'à fin septembre.