Ardennes : les oies Bernaches, au cœur d'un combat de protecteurs des animaux, leur cause a été entendue en préfecture

Les oies bernaches sont originaires du Canada. Dans ses récits, Jacques Cartier évoquait ces grands oiseaux, qui aux Etats-Unis, sont  une espèce protégée. Le 6 avril 2021, le préfet des Ardennes a signé un arrêté, destiné à en maîtriser les populations, provoquant une levée de boucliers.

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Stéphane Lamart est originaire de Charleville-Mézières, dans les Ardennes. Aujourd'hui installé à Paris, il a décidé de revenir dans sa ville natale, pour y rencontrer le Préfet du département, M. Jean-Sébastien Lamontagne. Il est revenu au pays, accompagné. A ses côtés, la chanteuse Stone faisait également le déplacement. Au cœur de leur démarche, la volonté d'éviter ce qu'ils considèrent, comme étant un massacre.

Pour ces oiseaux migrateurs, il y a d'autres solutions que le seul massacre? Ca le fait horreur.

Stone, chanteuse..

Tout est parti d'un arrêté, pris au début du printemps. Un arrêté qui prévoit "la mise en place d'actions visant à maîtriser les populations de Bernaches du Canada, sur le territoire du Parc Naturel Régional des Ardennes, pour les années 2021 et 2022". A cet effet, plusieurs modalités ont été retenues : la capture, en mue, la stérilisation des œufs, mais aussi, le tir, de jour, et c'est ce qui révolte les défenseurs des animaux. Pour eux, d'autres solutions existent.

Les artistes mobilisés

"On ne peut pas massacrer des oies Bernaches, comme ça, à coups de fusil", a déclaré, il y a quelques jours, Michel Sardou, à nos confrères du quotidien l'Ardennais, espérant que le Préfet reviendrait sur sa décision. Mais il n'est pas le seul à avoir exprimé son soutien à l'association qu'a fondée et que préside Stéphane Lamart, une association qui porte son nom, qui est reconnue d'utilité publique par le Conseil d'Etat, et intervient, sous la tutelle du Ministère de l'Environnement, du Ministère de l'Agriculture et celui de l'Intérieur.

Stone, depuis très longtemps, est au côté de l'association. Elle s'est déjà rendue à Charleville-Mézières, pour plaider en faveur de l'installation de pigeonniers. "Il y a tellement à faire", dit la chanteuse, très impliquée, notamment, dans la défense des chats. "Pour ces oiseaux migrateurs, il y a d'autres solutions, que le seul massacre. Ca me fait horreur. C'est important, que des artistes qui ont accès aux médias, permettent au public d'être au courant".

On ne peut pas accuser ces oiseaux d'être invasifs. Ces oies ont été importées en Europe. S'il y en a trop, il faut prélever ou percer les oeufs, comme ça se fait pour les pigeons.

Christelle Gallet, représentante de l'association L 214, dans les Ardennes.

"Brigitte Bardot nous soutient. Dès qu'il y a un problème, elle est là". Mais bien d'autres personnalités du monde du spectacle sont sensibles à cette question : Nicoletta, Fabienne Thibeault, ou encore Raphaël Mezrahi. Ils veulent éviter la mise en oeuvre de l'arrêté préfectoral.

Un dossier argumenté

L'association Stéphane Lamart, qui emploie 12 salariés, avait préparé un dossier, afin d'apporter des éléments, pour sensibiliser le Préfet des Ardennes, et surtout mettre en avant des solutions alternatives. "Aux Pays-Bas, on rapporte que le tir a eu très peu d'effet sur la réduction des populations d'oies Bernaches", explique Stéphane Lamart. "La stérilisation, par perçage des œufs, évite les souffrances. On peut aussi réduire les étendues d'herbe".

Dans le courrier adressé au Préfet des Ardennes, Stéphane Lamart avait mis en avant divers arguments, pour interdire le tir : le risque d'accident de chasse, celui de la mise en place d'une image déplorable pour le département des Ardennes.

 Il insistait également sur le fait que cette mesure est injustifiée, alors qu'à l'été 2020, 1137 oies Bernaches ont été recensées, dans les Ardennes. Et c'est sans compter sur le coup porté au lien social que constitue l'observation de la faune, alors que les Ardennais sortent du confinement.

On ne peut pas massacrer des oies Bernaches, comme ça, à coups de fusil.

Michel Sardou, chanteur, comédien.

Il demandait donc l'interdiction du tir, rappelant, par ailleurs que "les risques sanitaires imputés aux Bernaches, sont souvent cités, mais non documentés", à sa connaissance.

L'association L 214 mobilisée également

Christelle Gallet préside, depuis dix ans, l'association "Vivants", une association à caractère écologique. Elle représente aussi l'association L 214, dans le département des Ardennes. Elle aussi plaide pour une gestion des œufs. "On ne peut pas régler les choses à coups de fusil", dit-elle. "Beaucoup de villes gèrent les populations autrement. On ne peut pas accuser ces oiseaux d'être invasifs. Ces oies ont été importées en Europe. S'il y en a trop, il faut prélever ou percer les œufs, comme ça se fait pour les pigeons".

Les défenseurs des animaux sont rompus aux démarches. Antoine Meo, qui est chargé de mission à l'association Stéphane Lamart indique que ses représentants seront entendus au Sénat, dans quelques jours, sur l'interdiction des manèges à poneys. A l'ordre du jour également, le problème des chats errants, qui sera discuté avec la Mairie de Paris. Avec le Préfet des Ardennes, "l'argumentaire est prévu", précise-t-il.

En cas d'échec, face au Préfet, l'association Stéphane Lamart  avait prévu de déposer un recours, devant le Tribunal Administratif de Chalons-en-Champagne, dans la Marne. Me Patrice Grillon, devait défendre le dossier, le cas échéant. Mais finalement, au terme de l'entretien accordé par le Préfet, Stéphane Lamart a décidé de renoncer à déposer un recours, devant le Tribunal Administratif de Chalons-en-Champagne.

Une victoire en demi-teinte

A la sortie de la Préfecture, Stéphane Lamart a fait part de sa satisfaction. "Le Préfet a été à l'écoute. Il s'est montré attentif à nos arguments. Il s'engage à refaire, à modifier l'arrêté, qui ne figurait pas au registre administratif. Il préconise la stérilisation des œufs, par perçage. Cela dit, le tir est, malheureusement, maintenu, en dernier recours", regrette Stéphane Lamart." Cela peut être nécessaire quand la situation est ingérable", nous a indiqué le Préfet..

Le tir est maintenu, donc, mais comme une solution ultime. L'association Stéphane Lamart a proposé ses services de bénévoles et de salariés, pour aider ceux qui vont intervenir, à localiser les nids et percer les œufs.

Enfin, l'association a suggéré au Préfet d'organiser tous les semestres des réunions de différentes natures, afin d'échanger et de prévenir les problèmes.

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