Les hockeyeurs de l'équipe des moins de 18 ans ne peuvent plus s'entraîner ni jouer en compétition à la patinoire de Charleville-Mézières (Ardennes), car la patinoire n'est pas équipée de vitres de protection, exigence de la fédération. Les parents s'en sont émus sur les réseaux sociaux. Des plexiglas doivent bien être installés en 2025, répond Ardenne Métropole.
La patinoire Elena Issatchenko, à Charleville-Mézières (Ardennes), permet de pratiquer plusieurs sports, par exemple du hockey sur glace, du patinage artistique ou encore du short-track (du patinage de vitesse). Chaque discipline a ses spécificités et ses règles.
Pour le hockey sur glace, pour les plus jeunes et la pratique loisir, de simples filets de protection doivent être installés autour de la glace. Mais à partir de 15 ans, pour la compétition, la Fédération française exige une baie de protection en plastique transparent. "Quand on est petit, il n'y a pas de charge. C'est du sans contact. Et on n'a pas la force qu'on a quand on commence à avoir à 16, 17 ou 18 ans, où on a une force d'adulte", détaille André Moginot, président de la section hockey de Charleville-Mézières Sports de glace. "On essaye de trouver une solution, cela fait trois semaines que je me bats avec la fédération pour essayer d'avoir une réponse et avoir une dérogation provisoire. Maintenant, la dérogation ne vient pas pour le moment."
Un agent gravement blessé en février dernier
Ardenne Métropole, gestionnaire de l'équipement, a d'abord refusé d'installer le plexiglas l'an dernier. Mais en février, un palet a heurté un agent de la patinoire, un accident grave qui a relancé le dossier. "Dès le soir-même, le président [d'Ardenne Métropole] m'a dit de trouver une solution pour protéger nos agents. Dès le soir du 24, Boris Ravignon voulait qu'on mette le plus vite possible des plexi", assure Cédric Branz, vice-président d'Ardenne Métropole chargé des sports.
Il faut en effet faire en sorte que ce nouvel équipement ne gêne pas les autres disciplines. Le patinage de vitesse par exemple. "En termes d’entraînement, j'ai des matelas de protection à mettre dans les virages. Il faut savoir comment on pourra les installer avec les plexiglas mis en bord de glace. Lors des compétitions, on a des ramasseurs de plots qui sont censés avoir accès à du matériel pour refaire la glace entre les courses", précise Alexis Toury, président et entraîneur de la section short-track de Charleville-Mézières Sports de glace. "Tout le monde veut la sécurité de chaque discipline. Il faut réfléchir à comment on n'occasionne pas de gêne pour les autres disciplines, pour favoriser le hockey sur glace."
Une installation prévue en 2025
Pour le patinage artistique, la présence permanente d'un plexiglas n'est pas forcément idéale, selon les membres de la section. "C'est compliqué pour l'organisation des compétitions, parce que les juges sont en bord de piste pour noter la performance des patineurs et les entraîneurs sont de l'autre côté, pour pouvoir communiquer avec les patineurs. En matière de compétition, ce serait clairement irréalisable d'avoir des plexiglas tout autour de la piste", pointe Valérie Sou, entraîneuse de patinage artistique au Charleville-Mézières Sports de glace. "Pour les entraînements, on a besoin d'avoir un visuel extérieur de haut avec l'organisation de l'espace, et de pouvoir communiquer avec les patineurs pendant l'entraînement."
La solution qui conviendrait davantage serait d'installer des plexiglas amovible. "C'est plus du double du prix, il faut savoir qui les met, où on les stocke. [...] Il faut fixer les plexi sur nos rambardes, il faut qu'elles les supportent. Il y a plein de critères, ce n'est pas si simple que ça", précise Cédric Branz, d'Ardenne Métropole. L'installation est finalement prévue pour 2025. La collectivité avait budgété 75 000 euros pour des plexiglas fixe, les devis pour la solution amovible s'élèvent à 150 000 euros.