Ardennes : "on se sent humiliés", les psychologues dans la rue ce mardi 28 septembre à Charleville-Mézières

Les psychologues du centre hospitalier de Belair de Charleville-Mézières, l’hôpital psychiatrique champenois, sont en grève et manifestent ce mardi 28 septembre, devant l’ARS. Un mouvement social qui s’inscrit dans la journée nationale de grève des psychologues.

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Journée de grève nationale pour les psychologues ce mardi 28 septembre. Sous l’impulsion de plusieurs syndicats professionnels, dont le syndicat national des psychologues praticiens (SNP), des manifestations sont organisées dans plusieurs villes de France. Un ras-le-bol chez ces professionnels qui se sentent “humiliés” notamment par les récentes mesures gouvernementales.

Dans la rue cet après-midi, ils demandent une fois de plus à être entendus par le gouvernement. Comme en juin dernier, les revendications sont nombreuses. Revalorisation des salaires, remboursement des consultations en libéral, refus du travail sous prescription médicale d’un généraliste et arrêt des deux mesures gouvernementales (chèques psy et dispositif écout'émoi). Le refus d'un ordre des psychologues et de la para-médicalistation s'ajoute aux revendications. "Il en va de la garantie de l'indépendance des psychologues dans leurs pratiques et de leur autonomie professionnelle vis-à-vis de la discipline médicale".

Des psychologues des Ardennes réunit devant l'ARS (agence régionale de santé) à Charleville-Mézières. “Nous sommes un regroupement de psychologues, hospitaliers ou travaillants en libéral du département qui “désirent se faire entendre par rapport aux injustices qu'ils subissent” explique Anne Guerrier, psychologue clinicienne, représentante du collège des psychologues du CH Belair à Charleville-Mézières. “Nous renouvelons notre action parce que nous n’avons pas du tout été écoutés en juin dernier" ajoute la psychologue.
 

Assises de la santé mentale

Ultime humiliation pour ces professionnels, l’exclusion des assises de la santé et de la psychiatrie qui se déroule actuellement au niveau national. “Le gouvernement n’a pas souhaité que nous assistions à ces assises” s’insurge Anne Guerrier.


La coupe est pleine

Un ras-le-bol face aux mesures qu’ils jugent peu conséquentes et au mépris dont ils font l’objet. “Exclus du second volet du Ségur de la santé, sans revalorisation salariale depuis 30 ans, ignorés et humiliés dans les projets qu'annoncent le gouvernement (chèque psy, dispositif passecoutetmoi….), en sous effectif à l’hôpital, nous tenons à défendre notre statut” explique Anne Guerrier, psychologue clinicienne, représentante du collège des psychologues du CH Belair à Charleville-Mézières.

Il demandent le retrait des deux mesures gouvernementales que sont le chèque psy et le dispositif écout'émoi pour les plus jeunes.
 

Le chèque psy humiliant

A l’origine de la grogne, une mesure décidée en pleine période de covid 19 pour aider les jeunes et les personnes impactées psychologiquement par la pandémie.

"Le chèque psy a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Nous refusons cette prescription médicale sous-valorisée et dont la durée des séances est irréaliste." expliquait en juin dernier, Patrick-Ange Raoult, secrétaire général du Syndicat national des psychologues (SNP) et psychologue-clinicien, contacté par franceinfo.
 

Un remboursement des consultations

Parmi les revendications, “le remboursement des consultations à la hauteur de ce qu'elles méritent sans passer par une prescription médicale”, précise la psychologue de Belair. Les deux dispositifs du gouvernement sont remboursés à un tarif dérisoir” 

A Charleville-Mézières comme dans d’autres villes, les psychologues ont été fortement sollicités après ces annonces jugées “humiliantes “. Aucun psychologue n’a adhéré à ce dispositif lamentable. En libéral la consultation dans le cadre du chèque psy était de 7 euros”, ajoute Anne Guerrier.
 

“Il faudrait le double de psychologues”

Résultat du non remboursement en libéral, des délais d’attente très longs dans les hôpitaux publics. C’est notamment le cas en Champagne-Ardenne. Au centre hospitalier de Belair, il faut s’armer de patience avant de décrocher un rendez-vous. “Il y a des délais d’attente d’un an minimum, autant chez les adultes que chez les enfants et l’hôpital refuse d’embaucher des psychologues", précise Anne Guerrier.

A Belair, nous sommes vingt psychologues dans tous les services, il en faudrait le double.

Anne Guerrier, psychologue clinicienne, représentante du collège des psychologues du CH Belair à Charleville-Mézières


Il y a beaucoup de contractuels qui ne permettent pas une continuité de soin sur un long terme. On ne peut pas soigner les gens en dix séances”? ajoute Anne Guerrier, psychologue clinicienne, représentante du collège des psychologues du CH Belair à Charleville-Mézières
 

Les élus locaux interpellés

Des praticiens qui interrogent régulièrement les élus locaux. “J’ai interpellé les trois députés et les deux sénateurs de notre département et ils ont répondu positivement, soit en venant à notre première manifestation en juin soit en interpellant le ministre de la Santé, Olivier Véran, par courrier à l'Assemblée nationale”, ajoute Anne Guerrier.

La manifestation des psychologues de Charleville-Mézières a débuté à 14 heures devant les locaux de l’Agence régionale de santé de Charleville-Mézières. Des psychologues qui n'ont finalement pas été reçus par l'ARS. 

En fin de journée, lors des assises de la santé mentale qui se déroulent du 27 au 28 septembre à Paris, le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a de son côté annoncé le remboursement par la sécurité sociale des consultations de psychologie pour l'ensemble de la population dès l'âge de trois ans. Des remboursements sur prescription médicale, à hauteur de 40 euro pour la première et 30 euros pour les suivantes.

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