Michel Ledun, le créateur de Bonne nuit les petits, mort le 31 août, était aussi un grand collectionneur de marionnettes. Il a légué, peu avant sa mort, un castelet de sa collection au musée des Ardennes de Charleville-Mézières.
« C’est un grand marionnettiste, il n’a pas fait que Bonne nuit les petits », rappelle Carole Marquet-Morelle, directrice du musée des Ardennes de Charleville-Mézières, en parlant de Marcel Ledun, décédé ce samedi 31 août. En juin 2019, celui que l’on connaissait comme étant le « papa de nounours », a légué un castelet de sa propre collection au musée des Ardennes de Charleville-Mézières. Un don qui vient compléter des acquisitions plus anciennes du musée.
Si Marcel Ledun est connu pour avoir créé Nounours, Nicolas et Pimprenelle, « c’était aussi un grand collectionneur », explique la directrice du musée. En 2015, quand elle a su que Marcel Ledun vendait quelques-unes de ses marionnettes aux enchères, elle n’a pas hésité une seconde : « On savait qu’on allait se battre pour les obtenir, que c’était leur place. » Il faut dire que, dans la collection du marionnettiste, se trouvaient des marionnettes qui avaient joué dans la première partie du premier spectacle du premier festival de marionnettes de Charleville-Mézières en avril 1961. La directrice parviendra finalement à acquérir la collection en question ainsi que trois autres marionnettes dont une porte curieusement le nom de Charles de Ville. Quatre ans plus tard, Marcel Ledun faisait don du castelet. « C’est énorme pour nous », s’enthousiasme Carole Marquet-Morelle. « Une marionnette sans son décor, elle signifie moins ». Le festival de Charleville-Mézières est à ce jour mondialement connu, la prochaine édition aura lieu du 20 au 29 septembre 2019.
« La Mecque des marionnettistes »
Si le papa de Nounours a décidé de faire ce don, c’est avant tout parce que la marionnette est « l’ADN de Charleville-Mézières. C’est un peu la Mecque des marionnettistes », résume ainsi Carole Marquet-Morelle. D’autres marionnettistes ont également fait des dons au musée à l’instar de Jean-Pierre Lescot qui a donné un spectacle entier autour de Van Gogh. Le fait de conserver ces petits pantins dans les musées est aussi une façon de les protéger et de leur conférer une grande valeur : ils acquièrent ainsi le statut de trésor national.Pour la directrice, ce qui est intéressant dans les dons, c’est aussi l’échange qu’il peut y avoir avec le marionnettiste autour de ses créations. Marcel Ledun, lui, était déjà très âgé lorsqu’il a fait don de son castelet au musée mais il a livré avec ce décor une plaquette contenant notamment une typologie des marionnettes ainsi que des citations.
Un musée en extension
En juin 2019, le musée a également acheté huit autres marionnettes de Michel Ledun, dont sept ont été créées par lui : une sorcière à plume, cinq marionnettes du spectacle Le Médecin malgré lui et une de Zémire et Azore. Pour l’instant, elles sont encore à Bruxelles où elles attendent d’être rapatriées. « On va avoir un gros travail de remontage », explique la directrice. Ces acquisitions sont aussi en vue d’une future extension du musée avec une aile dédiée exclusivement à la marionnette. Projet qui devrait voir le jour en 2023.