COVID 19 - Ardennes : première journée de "dépistage massif" dans l'agglomération de Charleville-Mézières

Depuis ce 14 décembre les habitants de l'agglomération Charleville-Mézières-Sedan peuvent bénéficier de tests antigéniques ou PCR. Des dépistages de masse menés avant et après Noël, une première en France, pour améliorer la stratégie du "tester-alerter-protéger" sur la base du volontariat.

Un département au cœur de la lutte anti Covid

"Nous sommes l'un des départements de France les plus touchés avec plus de 210 cas confirmés positifs sur 100 000 habitants, si ce n'est le plus touché" expliquait le maire de Charleville, Boris Ravignon lors de la conférence de presse Vendredi dernier. Les 122 000 habitants de la communauté d'agglomération, qui compte 58 communes, vont bénéficier à partir de ce lundi 14 décembre 2020 de cette campagne de dépistage à grande échelle, il y a même trois campagnes successives : du 14 au 19 décembre, puis trois jours avant Noël (du 21 au 23 décembre) et enfin trois jours avant le jour de l'An (du 28 au 30 décembre).

Les premiers volontaires

Huit sites ont été mis à disposition par les collectivités, comme ici au COSEC de Villers-Semeuse, une vingtaine de personnes attendent l’ouverture.  Jacques est arrivé tôt, pour lui il était impératif de se faire dépister le plus rapidement possible afin de rassurer sa famille. "C’est un acte citoyen il est normal de venir se faire dépister, il faut absolument y participer, je veux être tranquille pour les jours à venir et passer des fêtes dans de bonnes conditions", explique ce retraité. 

Pascale entre dans le COSEC et se dirige vers les enregistrements, elle se confie sur sa venue. "C’est sans rendez-vous et nous avons les résultats rapidement, je veux être rassurée car la situation des Ardennes est inédite, je vais voir mon fils et mes petits-enfants à Noel et donc un test est impératif pour moi, et franchement cela rassure".

Joël, un autre volontaire est aussi dans la salle et il attend patiemment. "Je ne suis pas du tout inquiet, je voulais être sûr que tout soit ok pour moi, ce test va me rassurer, cela est une démarche citoyenne et je pense que toutes les personnes de l’agglomération devraient venir se faire dépister, j’ai déjà fait un test il y a quelques semaines, il était négatif, ici l’occasion se présente et je suis donc venue. Je vous avoue aussi qu’il y a un peu de curiosité, je voulais voir comment ce dépistage massif se passe. La semaine prochaine, je serai avec l’équipe des bénévoles donc je veux en savoir plus, il est important à ce stade de l’épidémie de venir se faire dépister, je ne veux pas revivre le premier confinement" confie Joël, habitant de Charleville-Mézières. 

Carte vitale en main Jean-Jacques, patiente tout en observant les autres volontaires se faire dépister. "Pour moi c’est très important, mon amie est malade et je ne veux pas la contaminer, si le résultat est positif je me mettrai en isolement afin de protéger mes proches, si je suis négatif ce sera le soulagement, je fais très attention à mes déplacements et aux gens que je côtoie, il en va de responsabilité de tous, il est primordial de faire ce test cela va sauver des vies, vous savez quand vous ouvrez le journal et que vous voyez trois pages sur les avis de décès cela fait peur. Pour nous, nous le savons il n’y aura pas de fêtes de Noel, nous allons nous protéger et se protéger des autres, je pense que c’est le meilleur moyen de résister à cette épidémie, nous aurons le temps d’en profiter plus tard »

Le test ne dure que quelques minutes, les étudiants en école d’infirmières pratiquent les prélèvements par voies nasales sur Jeanne-Marie, après direction la salle d’attente pour les résultats.

"Vous savez, c’est une période difficile, je vais chez ma fille demain, je ne suis pas trop bien depuis plusieurs jours et donc cette campagne va permettre de me rassurer, il est hors de question de rencontrer ma fille si je suis positive. Je ne veux pas lui amener une cochonnerie, ce dépistage est bien utile, nous avons un département qui souffre de cette épidémie, il est important que chacun puisse et vienne se faire dépister", explique Jeanne-Marie. Une autre volontaire, Josette, "Pour moi, c’est un acte citoyen et aussi la meilleure façon d’être rassuré, je veux absolument protéger mes enfants et mes proches, je suis inquiète pour nos Ardennes, je pense que les gens n’ont pas pris conscience de la situation, il était temps qu’une campagne comme celle-ci débute. Notre fils ne viendra pas pour les fêtes, nous souhaitons nous protéger et aussi le protéger, c’est bien triste cette situation mais nous n’avons pas le choix, je me suis déjà faite dépister deux fois mais mon mari ne l’a pas encore fait, c’est pour cela que nous sommes là aujourd’hui, il fallait des mesures concrètes et j’espère que les gens vont rester raisonnable".

Objectif : dépister 15% à 20% de la population

Cette première opération de grande envergure est menée en partenariat avec l'État et l’agglomération de Charleville-Mézières. Sur le terrain, les équipes nécessaires pour la réalisation des tests et le suivi des personnes positives sont réunies autour des maires et du préfet, de l'agence régionale de santé et de l'Assurance-maladie, qui codirigent cette opération. Les moyens humains et logistiques conséquent ont été établis sur la base d'une prévision du ministère de la Santé selon laquelle 15% à 20% de la population de cette agglomération feront la démarche de se faire dépister. 

Les deux méthodes de tests

Charleville-Mézières proposent les deux types de tests : RT-PCR et antigéniques. Les volontaires auront la possibilité de choisir entre le test antigénique, qui est plus rapide mais avec une fiabilité un peu moins bonne, et les tests PCR, qui sont plus sûrs mais plus longs dans les délais de réponses. Ces tests antigéniques proviennent des stocks de l'Etat. Plus de 30.000 tests ont été livrés dans le département.  

Un dispositif d’envergure

Dans les Ardennes, les moyens actuellement mobilisés sont considérables, 82 sites de prélèvements PCR et 76 sites antigéniques sont déjà opérationnels. 72 personnes supplémentaires ont été recrutées, des étudiants infirmiers ou en médecine, des sapeurs-pompiers, des volontaires de la Sécurité civile ou encore ceux de la Croix-Rouge seront présents sur les sites de prélèvement. De plus, 4 équipes mobiles sont aussi prêtes à couvrir les zones qui ne disposent pas de site de dépistage proche. Et 200 infirmiers libéraux peuvent se déplacer dans les entreprises privées et publiques afin de dépister les volontaires. Les trois laboratoires ardennais vont tourner à plein régime et vont analyser 4 500 tests par jour.

 

Valérie Roustan est directrice des ressources humaines à Ardennes Métropole et aujourd’hui, elle est bénévole au COSEC de Villers-Semeuse. Elle s’occupe de la coordination des bénévoles. "Nous avons déjà beaucoup de monde qui attendaient, après c’est le premier jour il y a une panse de découverte, c’est inédit comme situation, voire de surprise et les chiffres sont inquiétants, nous avons un taux d’incidence supérieur à 300 dans les Ardennes, pour les volontaires qui viennent aujourd’hui c’est un premier pas ils veulent passer des fêtes en famille et savoir s’isoler en cas de test positif pour éviter la propagation de ce virus à quinze jours de Noel. Quand on arrive à des taux d’incidence si élevés cela devient un acte citoyen ou alors il faut rester chez soi, il n’y a qu’en étant tous solidaires que nous arriverons à casser la chaine de contamination, c’est évident. Nous avons choisi de démultiplier les centres pour n’oublier personnes et en étant au plus proche de nos concitoyens ». C’est un véritable challenge relevé par les collectivités et je suis convaincue que nous allons avoir un réel succès avec notamment ce choix des périodes très proches de Noel pour toucher un maximum de gens, aujourd’hui la situation n’est pas négociable et chacun doit se sentir responsable" explique Valérie Roustan.

De nombreux sites à disposition des volontaires

Dans les Ardennes, huit sites ont été mis à disposition du public,  les gymnases Mozart, Capucines, Maryse Bastié et du Cosec Les Mésanges à Charleville-Mézières, de la maison de quartier secteur du Lac à Sedan, de la salle Bérégovoy de Vrigne-aux-Bois, du Cosec de Nouzonville et du Cosec de Villers-Semeuse. Des lieux suffisamment vastes pour accueillir un espace de prélèvement, un espace d'attente et un espace de communication des résultats. Ces opérations de dépistage volontaire restent le meilleur moyen de limiter la propagation du virus dans les collectivités concernées, pour améliorer la stratégie du "tester-alerter-protéger" afin que les Ardennais puissent espérer passer des fêtes de fin d’année en famille et dans les meilleures conditions sanitaires possibles.

 

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