EN IMAGES. Archéologie : de précieux vestiges découverts lors de fouilles autour d'un haut-fourneau du XVIe siècle

Le mois d'août est l'occasion pour les archéologues de rechercher les vestiges d'un haut-fourneau datant du XVIe siècle à Thilay (Ardennes). Les fouilles sont menées par des gens passionnés d'histoire qui espèrent en apprendre plus sur l'histoire de la sidérurgie dans le département.

Si les hauts-fourneaux peuvent faire penser aux vastes complexes sidérurgiques de la Moselle ou de Dunkerque (Nord), symboles de la révolution industrielle, leur existence en France remonte à bien plus longtemps. Sur le chantier de fouilles du ravin de l'ours, situé à côté des vestiges du château de Linchamps, un haut-fourneau du XVIe (Renaissance) a été découvert. C'est l'un des plus anciens du département.

Le site archéologique se situe à Thilay (Ardennes). Il pourrait s'agir d'une banale motte de terre, mais si l'on creuse, on comprend qu'elle dissimule des vestiges fort intéressants.

Des personnes de tous les âges, passionnées d'histoire, mènent les fouilles pour en apprendre plus sur l'histoire sidérurgique du département. Fut un temps, on fabriquait des armes ici. France 3 Champagne-Ardenne était présente sur place dans la matinée du lundi 14 août 2023.

Les vestiges doivent être soigneusement déterrés et nettoyés, avant de pouvoir livrer leurs secrets. Et être catalogués correctement. Maxence Pieters, archéologue, déclare qu'au-delà du simple haut-fourneau, c'est tout un complexe qu'il faut s'imaginer, déterrer, retrouver. "Il faut penser à tout un établissement métallurgique : le haut-fourneau, les bâtiments pour le stockage du minerai et du charbon, l'endroit pour les déchets, etc."

À ses côtés, on retrouve parfois des jeunes, qui étudient en licence d'archéologie. Des travaux pratiques et une aide qui sont bienvenus. Mais il y a également... un retraité de la métallurgie. Ça ne s'invente pas.

Au moment de notre venue, ils venaient de retrouver un ciseau à bois. Comme il ne s'agit pas d'un instrument qui aurait pu être fabriqué dans le haut-fourneau, il doit s'agir d'un outil utilisé pour son édification (pour monter les échafaudages ou édifier la charpente), permettant donc de connaître l'anniversaire de cette structure.  

Ces fouilles doivent permettre plus précisément d'étudier la transition entre l'utilisation du bas-fourneau et du haut-fourneau dans le département. Une question historique pointue. La différence essentielle est que le haut-fourneau permettait une fusion "propre" du métal. Le bas-fourneau se contenant quant à lui de loupes : un ensemble ferreux constitué d'impuretés qu'il faut alors expurger en les martelant.

"On sait que le haut-fourneau est arrivé dans les Ardennes au XVIe siècle", précise l'archéologue. "Pourtant, à Liège, il y était présent depuis le XIIe siècle. C'est étonnant, car ce n'est quand même pas très loin. Et il y a d'autres endroits en France où cette technique est arrivée plus tôt [qu'au XVIe siècle]."

Les recherches ont pu être impactées par la météo : il faut compter avec les fortes pluies qui risquent de dégrader les éléments de maçonnerie du haut-fourneau effondré. La pousse de certains arbres, dont les racines sont empêtrées dans des vestiges, n'a pas non plus aidé. 

Trois campagnes de fouilles sont planifiées, avant de pouvoir espérer ouvrir le site au public. Lequel pourra alors apprendre de nombreuses choses sur l'histoire métallurgique du coin. Du moins si des mécènes participent au projet : fouiller et aménager le site nécessite quelques fonds.

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