Un troupeau de moutons a envahi de manière volontaire une école primaire des Ardennes, près de Charleville-Mézières, dans la commune d'Harcy. Tout un symbole, pour éviter la fermeture d'une classe.
L'opération est plutôt originale. Dans la cour d'une école des Ardennes, près de Charleville-Mézières dans la commune d'Harcy, un troupeau de moutons a fait son apparition ce matin du jeudi 23 mars. Les parents d'élèves et les enseignants ont voulu frapper fort et marquer les esprits pour dénoncer la fermeture d'une classe annoncée pour la rentrée de septembre.
"Nous sommes aujourd’hui à la deuxième journée école morte à Harcy. On vient de fermer deux classes", s’indigne le maire (Divers droite) de la commune, Joël Richard. D'autres écoles ont tenté des opérations originales, comme la mise à nu derrière une banderole, ou la mise en scène d'un cauchemar. Cette fois-ci, les moutons ont été transportés par un éleveur local pour illustrer leur fronde.
La satire pour attirer l'attention
"Je pense que l’avenir de notre école, ce sera peut-être à un moment ou à un autre, de la transformer en bergerie. C’est pour cela que nous avons emmené des moutons dans la cour de récréation. Nous faisons des tests pour voir si les dispositions actuelles nous permettraient éventuellement, dans quelques années, de transformer l’école en bergerie. Je pense qu’à moyen ou à long terme, ce sera son sort", souligne ironiquement le maire de la commune.
Cette opération "école morte" mise en place ce jeudi à Harcy, a été pensée pour que les moutons remplacent les élèves de manière symbolique. "Nous ne sommes pas des moutons" ont écrit les parents d'élèves et les enfants sur des pancartes.
Bâtiments récents, fermetures prochaines
Autre problème soulevé par le maire de la commune : des bâtiments récents, qui risquent de ne plus servir. "Les bâtiments derrière moi ont été créés en 2014. Ils ont donc 9 ans, leur paiement n’est pas fini. La commune paie leur installation, et on nous a déjà fermé une classe. 2014-2019, première fermeture de classe et 2019-2023 : deuxième fermeture de classe. À ce rythme-là, vous voyez que dans 5 ou 10 ans, on n’aura plus d’école à Arcy", se désole Joël Richard.
L'élu évoque un avenir terne pour l'avenir de l'école, malgré une population toujours présente en nombre. "Ça n’est pas forcément lié aux effectifs, parce qu'ils sont stables et qu’ils croissent depuis 2 ans maintenant. La projection des deux années à venir confirme cette croissance. Nous sommes dans un secteur où les habitants sont stables, dans les trois villages", se justifie-t-il.