Le métier de chauffeur de taxi dans les Ardennes

Avec Uber, le métier de taxi a été ébranlé ces dernières années. A l'occasion du passage de l'examen d'aptitude, nous nous sommes intéressés à cette profession dans les Ardennes. Pas de véhicule de transports avec chauffeur (VTC), mais un secteur en mutation malgré tout. 

On a beaucoup parlé d'eux avec l'arrivée des véhicules de transports avec chauffeurs (VTC). Uber a révolutionné un secteur aux habitudes bien ancrées… à Paris principalement. Mais qu'en est-il dans des départements plus ruraux comme les Ardennes ? Quel est le rôle des chauffeurs de taxi ? Quel est leur profil ? Nous avons rencontré des candidats au certificat d'aptitude ; ils étaient en examen cette semaine.

20 à 30 nouveaux chauffeurs de taxi chaque année


Le certificat d'aptitude de chauffeur de taxi a récemment été réformé avec la loi Grandguillaume. Désormais, il concerne également les Véhicules de Transport avec Chauffeur. VTC et taxis passent un tronc commun. Autre nouveauté : ce ne sont plus les préfectures qui gèrent ces examens, mais les chambres de métiers et de l'artisanat dans chaque département.

Dans les Ardennes, on nous a assuré que 20 à 30 emplois étaient pourvus chaque année. En réalité, ce besoin de recrutement répond surtout à un important turn-over des effectifs. "On imagine que le métier de taxi est un métier facile où l'on est assis dans sa voiture, nous a assuré Bernard Detrez, président de la Chambre des métiers des Ardennes. Mais en réalité, c'est un métier dur et fatiguant".

Les taxis ambulances et VSL en plein essor 


Autre élément qui justifie un tel recrutement : le développement des entreprises spécialisées dans le transport médical. Taxis Ambulances ou véhicules sanitaires légers (VSL) ont prospéré dans les Ardennes ces dernières années. En cause : la désertification rurale qui nécessite des temps de trajet plus longs pour trouver un médecin, un hôpital, pour se faire soigner tout simplement.

La sécurité sociale prend en charge une partie des coûts de transport, mais face à la multiplication des sociétés privées, elle a récemment imposé quelques limites. Résultat : pour ces entreprises, parfois encore jeunes, il a fallu trouver d'autres marchés de développement. Le transport individuel, transport classique de personnes, en est un.

Lors de l'examen organisé cette semaine à Charleville-Mézières, nous avons d'ailleurs rapidement cerné cette nouvelle réalité. A côté des jeunes candidats, d'autres étaient déjà salariés dans des entreprises privées. Ambulanciers, ils viennent là pour obtenir le certificat permettant de transporter les passagers "lambda".

Une corde supplémentaire à leur arc. Cette formation, ils la financent eux-mêmes : elle coûte aux alentours de 1.900 euros. 151 heures de cours théoriques, pratiques. A la sortie en principe, la garantie d'avoir ou de conserver un emploi.

"Un jeune qui voudrait se lancer n'y arriverait pas seul"


Mais ce développement des entreprises jusqu'alors spécialisées dans le secteur médical pose quelques soucis aux artisans-taxis : ils travaillent à leur compte. Certains endettés sur 7 ans pour racheter leur licence. En grignotant des parts de marchés dans le transport individuel, les entreprises ont déstabilisé ces petits patrons.

Julie Perlot, artisan depuis 4 ans à Charleville-Mézières, nous a avoué s'inquiéter un peu de l'avenir : "Les sociétés privées ont plein de chauffeurs, des plannings bien chargés… Aujourd'hui, les seules qui peuvent racheter nos licences, ce sont ces entreprises. Un jeune qui voudrait se lancer n'y arriverait pas seul". Et d'ajouter aussitôt : "Mais moi, mon plaisir, c'est d'être à mon compte !"

A l'occasion d'une formation au métier de chauffeur de taxi, nous nous sommes intéressés à ce secteur en pleine mutation dans les Ardennes comme partout ailleurs ©France 3 Champagne-Ardenne

 

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