Une présentation du futur oncopole du centre hospitalier intercommunal Nord Ardennes, dédié au traitement des cancers, avait lieu ce jeudi à Charleville-Mézières. Le bâtiment doit être inauguré en 2027.
C'est un projet à 20 millions d'euros, censé développer une offre unique de cancérologie dans les Ardennes. Une présentation du futur pôle oncologique du centre hospitalier intercommunal Nord Ardennes avait lieu ce jeudi 12 septembre 2024 à Charleville-Mézières.
Le bâtiment, entièrement neuf, trouvera sa place sur le site du centre hospitalier Manchester, à la place d'un des parkings. Il regroupera les services de médecine nucléaire, de radiothérapie, de chimiothérapie et de soins de support.
Sa création avait été annoncée en 2021, dans le cadre du Ségur de la Santé. La présentation de ce jeudi était notamment l'occasion de dévoiler des premières images du bâtiment, dessiné par le cabinet d'architecte Chabanne.
Le dispositif actuel était sous-dimensionné selon le directeur de l'hôpital, Thomas Talec. La population ardennaise est vieillissante et davantage touchée qu'ailleurs par le cancer. On compte 81,7 cas de cancer pour 100 000 habitants dans le département, contre 76 dans le Grand Est.
L'objectif du nouvel équipement est d'éviter la fuite des patients ardennais vers la Marne ou la Belgique notamment. "Qui dit fuite dit aussi des patients qui ne se font pas soigner. Ça se retranscrit dans les chiffres de mortalité, d'augmentation du nombre de cancers dans les Ardennes. Les indicateurs ne sont pas bons", souligne le directeur de l'hôpital. "Dire qu'on peut se faire soigner ailleurs que dans les Ardennes et que ça fonctionne, c'est faux. Il faut soigner mieux et plus dans les Ardennes."
"On a déjà commencé à le faire. Grâce à une nouvelle organisation, l'activité de chimiothérapie a doublé en trois ans. C'est la preuve qu'on peut le faire et on va faire encore mieux avec cet oncopôle", ajoute-t-il.
"C'est important de soigner les Ardennais dans les Ardennes"
Le futur oncopôle permettra de disposer d'un plateau technique avec des technologies de pointe. "Il n'y a pas dans les Ardennes de TEP-scan, c'est un appareil extrêmement important pour diagnostiquer des cancers. Tous les Ardennais doivent faire cet examen dans la Marne. Ce bâtiment contiendra ce nouvel appareil, nous avons les autorisations et le financement", précise le directeur de l'hôpital.
"C'est important de soigner les Ardennais dans les Ardennes. Avec un fléau comme l'est le cancer, où quasiment toutes les familles sont touchées, on avait vraiment besoin de se mobiliser et de monter le niveau de l'offre de soins ici, sur le centre hospitalier Nord Ardennes", assure Boris Ravignon, maire divers droite de Charleville-Mézières et président du conseil de surveillance de l'hôpital.
On se donne les moyens d'avoir une offre de grande qualité sur Charleville-Mézières.
Boris Ravignon, maire divers droite de Charleville-Mézières
"Quand on a un cancer à soigner et à combattre, la dernière des choses dont on a besoin est de devoir faire des transports jusqu'à Reims ou Charleroi [Belgique]. Là on se donne les moyens d'avoir une offre de grande qualité sur Charleville-Mézières", complète l'élu.
"Malgré les efforts qui sont ceux du centre hospitalier, on a la moitié des chimiothérapies qui concernent les Ardennais qui se font à l'extérieur et probablement les trois quart des radiothérapies qui ne se font pas ici parce qu'on a pas aujourd'hui une offre suffisamment adaptée. On va rattraper beaucoup de temps perdu."
Le nouvel oncopole permettra d’accueillir 45 patients simultanément. Il emploiera une centaine de professionnels, avec un large recrutement à la clé. Les travaux commenceront en juillet 2025 pour une livraison du bâtiment prévue en juillet 2027 et un accueil des patients en septembre de la même année.