Devant un restaurant de Mézières (Ardennes), l'aménagement d'une terrasse fait beaucoup parler. Au détriment de quatre places de stationnement. Le maire a permis à un restaurateur de créer sa terrasse et de positionner tables et chaises sur des parkings.
C'est désormais l'été. L’heure est arrivée de sortir les terrasses. Depuis deux ans, on a pris l'habitude de voir dans les villes des places de stationnement et les trottoirs servir à étendre les terrasses de bars et restaurants.
Avec le coronavirus, le concept s'était développé : il s'agissait d'assurer le respect des gestes barrières tout en aidant le secteur de la restauration particulièrement touché par la crise.
Mais ici, à Mézières dans les Ardennes, rien à voir avec les "terrasses Covid". La pizzeria vient d'ouvrir, "pour ramener de la vie dans ce quartier populaire", explique le gérant Flavien De Carli. "On ne pensait pas que ça allait provoquer une telle levée de bouclier. On veut faire découvrir nos pizzas napolitaines avec notre pizzaiolo Salvatore qui est originaire du pays."
"On a fait un four spécial créé à la main, ce sont trois ans de travaux et après la période que l'on vient de vivre, on a besoin de travailler."
Des problèmes d'accessibilité pour les riverains
A Mézières, dans les Ardennes, rue de Béthune, l'installation du restaurateur se passe cet été dans la douleur ! On peut même dire que la pizzeria Dolce Vita ne porte pas vraiment bien son nom. Quatre places de stationnement sont désormais sacrifiées. La décision du maire d'accorder des places de parking sur la voierie suscite des remous dans la rue. Une pétition a même vu le jour.
"C'est bien qu'un restaurant s'installe dans la rue", raconte Benjamin, un riverain "mais de là à avoir une terrasse aussi grande, ce n'est pas possible. Elle empiète sur l'espace public, l'accord de la mairie est étonnant. On se pose beaucoup de questions. Car la terrasse n'est pas franchement en face du restaurant. Les 4 places gênent l'accessibilité à nos habitations et à la piste cyclable."
Le dialogue est renoué
La situation n'est pas figée. Le maire en personne a repris le dossier en main. "Une réunion de médiation est programmée lundi" annonce-t-il. Boris Ravignon comprend les arguments des uns et des autres : "On a accordé au restaurateur le droit d'installer cette terrasse parce qu'on se félicite toujours quand un commerçant ouvre dans un quartier. Il s'agissait d'une demande d'extension du périmètre de cette terrasse. La mairie a la volonté de toujours soutenir le commerce. D'abord pour faire vivre les quartiers, puis car cela créé des emplois. Mais bien sûr, il faut respecter la tranquillité des riverains", ajoute-t-il.
"Ce n'est pas un problème de places de stationnement. Des places, il y en a partout", explique le maire Boris Ravignon. Avant de conclure, "je suis certain qu'on va trouver une solution satisfaisante lundi."