Jean Delaitre a vu ses vaches vendues aux enchères samedi 9 mars, pour couvrir une partie des 145 000 euros d'impayés qu'il doit à la MSA. Mais depuis quelques jours et la médiatisation de sa situation difficile, cet éleveur a reçu de nombreux dons. Nous sommes retournés dans sa ferme des Ardennes et il a encore du mal à y croire.
Nous vous avons raconté il y a quelques jours les difficultés rencontrées par un éleveur des Ardennes, contraint de vendre ses 24 vaches aux enchères pour rembourser une partie des 145 000 euros réclamés par la Mutualité sociale agricole, au titre de cotisations impayées.
Le cheptel de Jean Delaitre, installé dans une petite ferme de Rocquigny, à la limite de l'Aisne, a été adjugé samedi 9 mars pour 16 700 euros. C’est une entreprise de négoce, installée dans le département du Nord, qui a remporté les enchères sur Internet.
Les acheteurs sont venus voir les 24 Charolaises ce mercredi 13 mars. "C'est quand on verra l'état sanitaire des animaux, qu'on saura si ça va aller ou pas. Pour l'instant, c'est impossible de se prononcer", explique Franck Cauchy, négociant en bestiaux. "La situation de Monsieur Delaitre n'est pas évidente. Je pense qu'il y en a malheureusement assez bien en France. Aujourd'hui, dans l'élevage, il y a un gros malaise."
Des appels de tout le pays, et même au-delà
Jean Delaitre est éleveur depuis 1989 et est sans aucun revenu depuis 2019. Son histoire a ému la France entière. L'homme a reçu de nombreux dons depuis le début de la semaine. Des denrées alimentaires, de l'eau, mais aussi des vêtements, un téléviseur ou encore un réfrigérateur. "Je ne m'attendais pas du tout à ça. Ça remonte un peu le moral", glisse l'éleveur.
En l’absence de téléphone chez Jean, c’est sa sœur Françoise Joseph qui centralise l’ensemble des appels. "Des gens qui veulent faire des dons, lui venir en aide, passer un petit moment avec lui. Même des appels qui sont venus de Suisse, de Belgique, de partout en France."
Une cagnotte pour venir en aide à cet éleveur a été mise en ligne par ses proches. Elle atteint le 14 mars à la mi-journée la somme de 5 000 euros, sur un objectif fixé à 140 000.