La truffe ne se trouve pas que dans le Périgord. Il y en a aussi dans les Ardennes, d'une variété toutefois différente. L'Argonne Ardennaise espère devenir un "acteur incontournable" de la trufficulture en France.
Saviez-vous qu'il y avait aussi des truffes dans les Ardennes ? L'Argonne Ardennaise veut d'ailleurs "devenir un acteur incontournable de la trufficulture en France", comme l'indique la communauté de communes dans un communiqué daté du 30 septembre. Le conseil régional du Grand Est accompagne d'ailleurs le développement de la trufficulture dans la région, avec une aide mise en place en 2021.
David Gardan est le président de l'Association ardennaise des promoteurs et planteurs de truffes. Il préfère qu'on le présente plus simplement comme le promoteur de la truffe dans les Ardennes. "La trufficulture, comme la viticulture, part de la géologie du sol, explique celui qui est installé dans le secteur de Mouzon. Sur les Ardennes, on est sur plusieurs régions différentes au niveau de la géologie. Le nord des Ardennes n'est pas du tout favorable à la trufficulture. Mais plus on se rapproche du sud, plus on se rapproche de la craie et du calcaire. Ce qui est vraiment important, c'est le pH du sol, l'acidité du sol."
Pour la Tuber uncinatum, aussi appelée truffe de Bourgogne, truffe d'automne ou truffe de Champagne, "il faut un pH de 7,5", précise David Gardan. Mais les sols ardennais sont également favorables à la truffe noire, la célèbre Tuber melanosporum, trouvée notamment dans le Périgord. "Avec le changement climatique, on va planter de plus en plus la Melanosporum en vergers truffiers."
Symbiose
Les truffes sont des champignons qui vivent en symbiose avec un arbre. Le champignon se développe au niveau des racines de l'arbre. Pour rendre moins aléatoire la récolte de truffes, des travaux scientifiques ont été menés afin de faciliter la mycorhization, c'est-à-dire la cohabitation du végétal avec le champignon. "Chêne, noisetier, hêtres, charmes… Il y a à peu près une cinquantaine d'espèces qui peuvent mycorhizer à la truffe", détaille David Gardan. Des plants d'arbres spécialement préparés en pépinière sont donc implantés dans des vergers truffiers.
Même avec ces prédispositions, cela ne veut pas dire qu'il y aura forcément une truffe au pied de chaque arbre planté. "Ça reste quand même quelque chose d'assez aléatoire", assure le spécialiste ardennais de la truffe. "Chaque type de sol est différent. Même dans une même parcelle, c'est parfois complètement différent. Vous pouvez très bien, sur une parcelle un peu en pente, faire de la truffe sur le haut et pas sur le bas."
Pour dénicher les précieux champignons, il faut faire appel au flair des chiens. David Gardan assure qu'"il n'y a pas de race en particulier", même s'il a choisi de rester fidèle à une race italienne. "Je me suis amouraché d'une race en particulier, le Lagotto Romagnolo […] Très jeune, à deux mois et demi, vous le mettez à la truffe et puis il n’en démord pas."
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Lui qui se décrit comme "un enfant de la nature" dit regretter que certains ne voient la truffe que comme un business. "C'est un beau milieu la truffe, il faut juste avoir à l'esprit que ce n'est pas que l'argent. C'est aussi l'émerveillement."
"Là j'ai les chiens qui sont sur le canapé, ils sentent bon le sous-bois […] Vous respirez le nez de vos chiens et vous êtes encore dans la forêt. Pour moi, c'est surtout ça", conclut-il.
Dimanche 6 octobre, une rencontre est organisée à Machault de 15h à 17h par la Communauté de communes de l'Argonne Ardennaise, en partenariat avec la Région Grand Est et l'Association ardennaise des planteurs et promoteurs de truffes. Au programme, des dégustations de truffes locales, la visite guidée d'une truffière ou encore une démonstration de chiens truffiers. Le moment est ouvert à tous mais une inscription préalable est nécessaire.
