Une manifestation "pour défendre la ruralité" (notamment la chasse et l'agriculture) a réuni 2.000 personnes dans les Ardennes, ce samedi 4 septembre 2021. En fin de parcours, un rassemblement a eu lieu devant le sanglier géant Woinic.
Ce sont 2.000 personnes qui se sont rassemblées, notamment du monde de la chasse et de l'agriculture, pour "défendre la ruralité". La manifestation a démarré vers 11 heures, ce samedi 4 septembre 2021.
La manifestation fait suite, notamment, à l'interdiction récente de la tenderie, une "méthode traditionnelle" de chasse aux oiseaux. Le Conseil d'État, saisi par la Ligue de protection des oiseaux (LPO), a annulé les autorisations de pose de ces pièges le vendredi 6 août.
Le cortège s'est ébranlé depuis Saulces-Monclin, vers 11 heures. Les 2.000 personnes ont rallié le fameux sanglier géant Woinic, situé près d'une aire d'autoroute (voir son emplacement sur la carte ci-dessous).
France 3 Champagne-Ardenne a donné la parole à plusieurs personnes présentes sur place. Parmi elles, Jean-Pol Gambier, président de la fédération de la chasse des Ardennes. "La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est l'arrêt des chasses traditionnelles."
"Et tout s'est greffé derrière : une ruralité en colère, qui dit 'laissez-nous respirer'. Les gens en ont marre. Les agriculteurs s'y sont retrouvés, les pêcheurs aussi. On veut vivre notre ruralité, bien en campagne, entre nous. Peut-être faut-il qu'on se montre un peu plus, c'est sûr. Mais que les gens nous respectent et nous laissent vivre dans cette ruralité."
"Ce n'est que le début", prévient le responsable. D'autres manifestations auront lieu prochainement à Amiens (Somme) ou encore en Provence. En mars 2022, une manifestation nationale aurait même lieu, à Paris (Île-de-France). La date, un mois avant l'élection présidentielle, n'est pas choisie au hasard.
Mais Jean-Pol Gambier soutient qu'il n'y a "aucune arrière-pensée politique. Notre envie, c'est la ruralité. On ne veut pas être pris par les politiques. Malgré ça, ils sont tous derrière nous, tous les élus ardennais, qui sont là pour nous défendre. Les sénateurs et les députés ont été les premiers à m'appeler pour me dire qu'ils nous soutenaient."
Tous les âges et genres sont représentés : un jeune manifestant a par exemple tenu à faire le déplacement. "On commence à tout nous interdire... Je pense que le mouvement va s'amplifier, ça devient compliquer de vivre dans la ruralité aujourd'hui. Il y a de plus en plus de gens qui sont contre nous : des écolos, végans, tout ça, qui veulent nous imposer leurs règles." C'est pour ça qu'il est venu avec tous les chasseurs de son village. Pour espérer peser un peu plus et afficher ses valeurs. Se "faire entendre", en somme...