De la prison avec sursis et une peine d'inéligibilité requises contre le maire de Rethel

Le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières (Ardennes) jugeait ce lundi 21 octobre 2024 le maire de Rethel. La procureure a requis de la prison avec sursis et une peine d'inéligibilité pour des faits présumés datant d'une période où Joseph Afribo était à la tête de la commune d'Acy-Romance.

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Le maire divers droite de Rethel Joseph Afribo a comparu devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières (Ardennes), ce lundi 21 octobre 2024. L'élu de la troisième commune la plus peuplée du département était jugé pour des faits présumés remontant à une période où il était à la tête de la commune d'Acy-Romance. Il avait été mis en examen en mai 2022 pour "soustraction, détournement, ou destruction de biens d'un dépôt public par le dépositaire ou un de ses subordonnés."

Il était reproché à Joseph Afribo d'avoir versé les loyers payés par deux agriculteurs qui exploitaient douze hectares de terrain communal à une association qui n'existait pas : le comité des fêtes d'Acy-Romance, jamais déclaré en préfecture.

Joseph Afribo en était le président, lui seul avait les mains sur les comptes en banque. L'élu, visiblement marqué à la barre du tribunal, explique : "Ce n'était pas une association, mais une commission qui émane directement du conseil municipal." L'argent est donc bien resté dans le giron communal, selon lui.

Étrennes pour une secrétaire

Les 800 euros remis en espèces chaque année par les deux agriculteurs dans une enveloppe ont servi à trois reprises à offrir entre 300 et 400 euros d'étrennes à la secrétaire de mairie. Mais pour l'essentiel, cet argent permettait de financer les animations organisées sur la commune, assure Maître Ahmed Harir, l'avocat de Joseph Afribo.

"Comme il l'a indiqué, à régler les dépenses d'un comité des fêtes, de gerbes pour le monument aux morts, du Noël des anciens, du repas des habitants d'Acy-Romance au mois de juin. Tout ça est fléché, contrôlé par le conseil municipal. Il n'y a absolument pas d'opacité. Si la question est de savoir si Joseph Afribo a eu un centime dans ses poches, la réponse est non."

La procureure de la République évoque de son côté un système occulte pour échapper à tout contrôle. Aucun bail n'avait été signé avec les agriculteurs, aucune quittance de loyer n'était délivrée. Aucune trace n'apparaissait dans la comptabilité. "Il ne fallait pas d'écritures, pour éviter un risque juridique qui aurait pu priver la commune de ces terres", se justifie Joseph Afribo.

Du sursis requis

L'état des comptes était présenté chaque année devant le conseil municipal, assure l'élu. Pour la procureure, cela ne répond pas à l'exigence légale et démocratique des règles de comptabilité publique. Il n'y a pas besoin de tirer un profit personnel pour établir des faits de détournement, a rappelé la représentante du ministère public.

Elle a requis 18 mois de prison avec sursis, 15 000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité. La décision sera rendue le 25 novembre prochain.

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