Le tribunal de Charleville-Mézières (Ardennes) a condamné le maire de Rethel, Joseph Afribo, à un an d'inéligibilité et 30 000 euros d'amende pour des faits de détournement de fonds publics datant d'une période où il était à la tête d'Acy-Romance.
Le maire divers droite de Rethel Joseph Afribo a été condamné à un an d'inéligibilité et 30 000 euros d'amende, par le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières (Ardennes), ce lundi 25 novembre 2024. L'élu de la troisième commune la plus peuplée du département était jugé pour des faits remontant à une période où il était à la tête de la commune d'Acy-Romance. Il a fait appel de la décision.
Il était reproché à Joseph Afribo d'avoir versé les loyers payés par deux agriculteurs qui exploitaient douze hectares de terrain communal à une association qui n'existait pas : le comité des fêtes d'Acy-Romance, jamais déclaré en préfecture.
Joseph Afribo en était le président, lui seul avait les mains sur les comptes en banque. Lors de l'audience, qui s'est tenue le 21 octobre dernier, il s'était justifié à la barre du tribunal, visiblement marqué. "Ce n'était pas une association, mais une commission qui émane directement du conseil municipal." L'argent est donc bien resté dans le giron communal, selon lui.
18 mois avec sursis requis
Les 800 euros remis en espèces chaque année par les deux agriculteurs dans une enveloppe ont servi à trois reprises à offrir entre 300 et 400 euros d'étrennes à la secrétaire de mairie. Mais pour l'essentiel, cet argent permettait de financer les animations organisées sur la commune, assurait Maître Ahmed Harir, l'avocat de Joseph Afribo.
"Tout ça est fléché, contrôlé par le conseil municipal. Il n'y a absolument pas d'opacité. Si la question est de savoir si Joseph Afribo a eu un centime dans ses poches, la réponse est non", indiquait-il en octobre en réponse à nos questions à l'issue de l'audience.
La procureure de la République avait évoqué de son côté un système occulte pour échapper à tout contrôle. Aucun bail n'avait été signé avec les agriculteurs, aucune quittance de loyer n'était délivrée. Aucune trace n'apparaissait dans la comptabilité. Elle avait requis 18 mois de prison avec sursis, 15 000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité.