Les années 80 racontées par un papa à des enfants, c'est le parti pris de "Lettre à Milan et Zach"

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Zack, avec le micro et Milan vont à la rencontre des nostalgiques des années 80.
Deux jeunes garçons feuillettent un catalogue de vente par correspondance des années 80. ©FTV

Milan et Zach ont 11 ans chacun et n'ont pas connu les années 2000. C'est dire si les années 1980 sont pour eux de la préhistoire. Thierry Kübler, le papa de Milan, leur transmet sa vision des années 80, celle d'une époque clinquante et pailletée, dans un contexte où les inégalités se font de plus en plus sentir.

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Une jeunesse dans les années 80. C'est ce qu'a vécu Thierry Kübler, le réalisateur. Il en a gardé un souvenir doux-amer, entre paillettes, chansons disco, chute du mur de Berlin et nouveaux pauvres. Une époque multi-facettes que les plus jeunes ne peuvent pas soupçonner. Un gouffre générationnel doublé d'un monde en plein bouleversement qu'il souhaite faire découvrir à son fils et son copain.

Voici trois bonnes raisons de visionner Lettre à Milan et Zach en lien ici.

1. Parce que la fraîcheur des jeunes garçonnets fait plaisir à voir

Milan, onze ans, fils de Thierry, cheveux longs et dégaine de préado qui se la joue ado, d'au moins quatorze ans. Zach, son ami, onze ans aussi, moins dans l'allure et plus dans la malice. Les deux copains font bien la paire, jouant les candides, mais enchaînant les punchlines. Parce qu'on ne leur fait pas trop, à ces jeunes postmillénium. Ils sont informés, curieux de tout et ils n'ont peur de rien.

Tour à tour interviewer, comédiens, artistes ou simples collégiens, les deux gamins, bien dans leurs baskets, réagissent à chaque thématique proposée par le réalisateur. Les grands thèmes de la culture des années 80, avec ses chansons disco, ses films mythiques, la télé, les pubs, le matériel hifi. Mais aussi les grands bouleversements du monde : la chute du mur de Berlin, la fin du bloc soviétique, les inégalités sociales qui se creusent et un monde qui se délocalise.

2. Parce que la nostalgie fait toujours son petit effet

Les soirées "Star 80", "Génération 80", "les années 80" et j'en passe, font le plein de nostalgiques. En tenues d'époque, les spectateurs se rendent à ces spectacles avec leurs yeux d'enfants et leurs souvenirs de jeunesse. Mais Zach ne peut pas s'empêcher de s'étonner : "Hey, Milan, tous les gens, c'est des vieux !" Pour revivre quelques heures durant une folie de jeunesse réelle ou fantasmée. Une spectatrice se rappelle : "c'étaient les plus belles années, les dansantes ; tout était simple, on dansait, on chantait…" "du disco", enchaîne son mari.

Et chacun de se lancer dans une interprétation toute personnelle des classiques du genre : "Born to be alive" de Patrick Hernandez; "Les démons de minuit" du groupe Images ou encore "Femme libérée" de Cookie Dingler, sous le regard un tantinet goguenard des deux espiègles.

Les années sont passées, le monde a changé et certains conservent la nostalgie d'une époque révolue. "Sedan, dans les années 80, avec l'armée [Ndlr : le 12ᵉ régiment de chasseurs quittait la ville en 1984], ça bougeait beaucoup. Toutes les fonderies, les draperies, c'est terminé. Beaucoup de gens sont partis".

3. Pour mesurer l'écart générationnel

Ach ! Les plus anciens d'entre vous ressentiront probablement un désagréable picotement en voyant les enfants manipuler les précieux 33 tours à pleines mains, puis déposer le diamant du tourne-disque sans ménagement, n'importe où sur la galette vinyle. Même pas l'idée de repérer le début d'une chanson !

Vous vous amuserez aussi de voir les efforts des teen-agers pour composer un numéro de téléphone sur un téléphone fixe à cadran. Ils font moins les malins devant le vieux modèle et la professeure prend peut-être sa revanche sur les Z puis les Alphas, nés avec le numérique dans leur berceau.

Une ancienne génération qui devait attendre, qui savait apprécier versus celle du tout, tout de suite. Un monde instantané, où la surinformation noie l'information. Où l'accès aux films, aux musiques est dématérialisé et immédiat via des plateformes numériques. Face à une autre époque où les crises géopolitiques faisaient trembler le monde entier et la mondialisation faisait son entrée en scène avec son lot de délocalisations, de nouveaux pauvres et de stars solidaires.

Une clé de réflexion non pas sur le mode du "c'était mieux avant", mais sur l'idée de la transmission entre générations, basé sur la compréhension du passé, avec l'envie en arrière-fond d'un avenir meilleur. Malgré les réalités complexes qui s'annoncent.

À voir dans la même collection "Nos années 80" : 

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