Trois personnes ont été interpellées au début du mois de juillet dans les Ardennes après la découverte d'un pygargue à queue blanche empoisonné, annonce l'Office français de la biodiversité dans un communiqué ce mercredi 17 juillet. Deux d'entre elles seront jugées fin août.
Le 4 mai dernier, un rapace a été découvert mort d'empoisonnement près d'étangs dans le sud du département des Ardennes. Ce mercredi 17 juillet, l'Office français de biodiversité (OFB) annonce dans un communiqué que trois personnes ont été interpellées dans cette affaire. Deux seront bientôt jugées.
L'oiseau, un pygargue à queue blanche, était équipé d'une balise télémétrique. Cela a permis de détecter sa mort et de connaître sa position géographique. Une autopsie a permis de mettre en évidence que l'oiseau a été empoisonné après avoir ingéré des "poissons recouverts de carbofuran", comme le précise l'OFB. Il s'agit d'un insecticide hautement toxique et interdit en France depuis 2008. Le rapace "est mort en moins de huit minutes après ingestion".
L'enquête judiciaire, menée conjointement par les inspecteurs de l’environnement de l’OFB des Ardennes et le groupement de gendarmerie départemental, a permis d’identifier le propriétaire et exploitant des étangs concernés. Ce dernier était déjà "connu des services de l’OFB et de la justice pour des faits d'empoisonnement d'espèces protégées".
Une espèce en danger critique d'extinction
L'interpellation des trois personnes, dont le propriétaire des étangs, remonte au 2 juillet dernier. "Outre la destruction du pygargue à queue blanche et de nombreuses espèces d’oiseaux protégés, notamment de cormorans, cigogne noire, grèbes huppés et hérons (le moyen utilisé étant non sélectif), ont été retenues des infractions liées à l’usage de produits phytopharmaceutiques, à la chasse et à la législation sur les armes", explique l'OFB.
20 kilos de l'insecticide interdits ont été retrouvés chez le principal mis en cause. "Il détenait également, au même endroit, 20 kg de produits fongicides, de gamme professionnelle, autorisés à la vente et à l’utilisation, mais également très toxiques pour les oiseaux", ajoute l'établissement public.
Placées sous contrôle judiciaire, deux d'entre elles, qui ont reconnu les faits, comparaîtront devant le tribunal de Troyes le 30 août pour infractions liées "à la destruction d'espèces protégées", à "l'utilisation et à la détention illégales de produits phytopharmaceutiques", "à la chasse et aux armes", a précisé le parquet. La troisième a été mise hors de cause.
Le pygargue à queue blanche est une espèce en danger critique d'extinction en France. "La population française de pygargue est estimée à sept couples reproducteurs", rappelle l'OFB.