La manifestation rassemblait les salariés, mais aussi des élus, des commerçants ou encore de simples habitants de la ville, inquiets pour l'avenir de leur cité. La mise en liquidation et en redressement judiciaire des entités du fabriquant de matelas Cauval (460 emplois) fait craindre le pire.
Le mois dernier le tribunal de commerce de Meaux avait donné trois mois renouvelables à l'entreprise pour trouver un repreneur. Déjà restructurée en 2013 (le nombre d'emplois à Bar-sur-Aube était passé de 600 à 460), l'entreprise espère trouver un candidat qui saura redresser la société. Les offres ont jusqu'au 4 avril pour se faire connaitre.
Parmi les repreneurs potentiels, il ne serait pas surprenant de retrouver Aquinos. Le groupe portugais, qui fabrique des meubles pour le compte d'Ikéa, avait déjà pris place autour de la table en octobre 2015. Il devait apporter 25 millions d'euros à Cauval dans le cadre d'une augmentation de capital. Une perspective qui avait à l'époque soulagé les salariés face aux déboires de leur entreprise.
Le retour d'Aquinos comme repreneur ?
Mais l'accord avait finalement été dénoncé unilatéralement en janvier 2016 par Aquinos qui souhaitait renégocier son engagement. De là à imaginer que ce repreneur potentiel aurait manoeuvré pour reprendre Cauval à peu de frais une fois que l'entreprise se serait retrouvée totalement à terre, il n'y a qu'un pas que certains connaisseurs du dossier n'hésitent pas à franchir.
Aquinos ambitionne certainement mettre la main sur les marques prestigieuses fabriquées chez Cauval, tel Dunlopillo, Simmons et Treca. Mais pas sur que le sous-traitant d'Ikéa envisage une reprise unique et intégrale de toutes les activités de Bar-sur-Aube. Un seul et même repreneur, c'est pourtant le scenario privilégié par les syndicats et par l'administrateur judiciaire de Troyes en charge du dossier selon une information publiée par nos confrères du journal Le Monde.