Le tribunal de commerce de Meaux (Seine-et-Marne) a rendu sa décision : l'une des quatre entreprises du fabricant de meubles Cauval à Bar-sur-Aube est liquidée, il s'agit de Cipal. Les trois autres ont été placées en redressement judiciaire.
C'était une décision très attendue à Bar-sur-Aube, car 460 emplois sont en jeu. Le tribunal de commerce de Meaux a rendu sa décision: l'entreprise Cipal de Cauval Industries à Bar-sur-Aube est liquidée. Mais elle dispose de trois mois renouvelables pour trouver un repreneur. Elle fabrique notamment les matelas et sommiers Simmons, et emploie 130 salariés en cdi et 40 salariés en cdd. L'entreprise pourra continuer à produire dans l'attente d'un repreneur.
Les trois autres entreprises de Bar-sur-Aube ont été placées en redressement judiciaire pour six mois renouvelables.
Une décision qui a rassuré les salariés dont une cinquantaine avait fait le déplacement au tribunal de commerce de Meaux. Ils craignaient la liquidation judiciaire pure et simple. Reste que le PDG du groupe Cauval Industries, Gilles Silberman, recherche toujours des investisseurs et que des pertes d'emploi sont toujours à craindre. A ce jour, aucun contact n'a abouti. Il y aurait eu des échanges avec un fonds de pension anglais et un industriel allemand, mais sans succès.
L'accord avec le Portugais Aquinos dénoncé
Les salariés avaient pourtant cru à une sortie de crise avec l'annonce, fin janvier, de l'entrée du portugais Aquinos dans le capital du groupe. L'enveloppe promise devait s'élever à 25 millions d'euros. Le groupe portugais avait même assuré de sa volonté de reprise totale du site aubois d'ici 2019. Une perspective de stabilité inespérée pour les salariés. Mais l'accord a été dénoncé. Selon Gilles Silberman, l'investisseur Carlo Aquino aurait unilatéralement décidé de remettre en cause cet accord et de le renégocier.Très inquiets pour l'avenir du site, les salariés avaient participé à une marche blanche jeudi dernier à Bar-sur-Aube pour alerter les pouvoirs publics.
Cauval dans la tourmente
En 2013, deux entités de Cauval ont dû être liquidées, le groupe est passé de 600 à 400 permanents environ.Cauval Industries a dû complètement changer de stratégie et de produits. Le groupe leader du canapé s'est orienté vers la literie. Il fabrique notamment des matelas pour les marques Dunlopillo, Simmons et Treca.
L’an dernier le dépôt de bilan a été évité de justesse au terme d’un bras de fer avec le groupe But. Son client avait mené une campagne de désinformation contre Cauval.
But a fini par accorder une avance de trésorerie permettant à Cauval de poursuivre son activité. Malheureusement, malgré les commandes, les dettes s’étendent avec aujourd’hui 55 millions d’euros de dettes sociales à l’échelle du groupe.
Voir le témoignage de deux salariés, diffusé dans le JT 12/13 de ce jeudi 3 mars 2016
Voir notre direct diffusé dans le JT 12/13 de ce lundi 29 février 2016