Les premières commandes sont arrivées sur le site "labocal-liste.fr". Avec sa camionnette, Julie Hérard va pouvoir sillonner les routes du Barséquanais, pour livrer ses clients. Elle rêvait depuis longtemps de créer sa propre entreprise. Avec "la Bocal’liste", c’est fait !
Julie Hérard, 34 ans, est fille d’agriculteurs de Bouranton, près de Troyes dans l’Aube. Après des études de commerce, elle a pendant plusieurs années occupé un poste de gestionnaire de stocks, dans une maison de champagne du département. Avoir une entreprise, bien à elle et en lien avec ses convictions lui trottait dans la tête depuis longtemps. Après 18 mois d’étude sur la faisabilité de son projet, elle a franchi le pas : "la Bocal’liste" est née.
"La Bocal’liste" est une épicerie drive qui aujourd’hui effectue ses livraisons dans des points de retrait, à Essoyes, Polisot et Bar-sur-Seine. Les clients peuvent passer leurs commandes sur le site de la jeune entreprise ou sur sa page Facebook. Les choses semblent bien parties puisque Julie Hérard annonce des paniers moyens à 45 euros pour 160 clients.
Défense du bio, du local et des produits éthiques
La vente des produits sélectionnés par Julie Hérard s’effectue en bocaux. "Le but est de réduire l’emprunte carbone", indique Julie Hérard. Mais la jeune femme va plus loin. Elle a mis en place un système de consigne inversée. "C’est un partenariat de confiance avec les clients. Quand ils me rapportent les bocaux, leur compte est crédité de 10 centimes. C’est une manière de les fidéliser."
Une fois lavés, les bocaux sont remis en circuit, avec des produits soigneusement sélectionnés. De quoi satisfaire tous ceux qui dénoncent les emballages inutiles et à l’impact négatif pour la planète !
Pour le côté éthique l’entrepreneuse auboise veille à contrôler l’acheminement des produits comme le cacao, et leurs modes de production auprès de petits producteurs. Elle a aussi fait le choix de privilégier le goût. Ainsi elle travaille avec une conserverie près d’Avignon, qui a pour particularité de proposer aux consommateurs des légumes moches, mais goûteux.
Quand ils me rapportent les bocaux, leur compte est crédité de 10 centimes. C'est une manière de les fidéliser.
Julie Hérard, gérante de "la Bocal'liste"
Favoriser les productions locales bio ou non, est également une des préoccupations de la gérante de "la Bocal’liste". Les bières qu’elle commercialise, sortent de la brasserie de l’Aube. Ses carottes, échalotes sont cultivées dans l’exploitation du Paty, à Fouchères. Les lentilles, flageolets ou encore haricots blancs viennent de la ferme Parthiot à Chaserey, et pour les huiles de chanvre ou de tournesol, par exemple, la commerçante se fournit à la ferme des Abbesses, à Vougrey. "Pour les produits frais, comme les yaourths, on est sur du bio", dit-elle.
Pour les plats préparés, cassoulet ou confit de canard, Julie Hérard a fait appel à des petits producteurs. "Tous sont préparés dans le sud. Ce ne sont pas des plats d’industriels."
Pour l’épicerie sèche qui concerne les légumineuses, Julie Hérard commande en gros et reconditionne elle-même en bocaux.
Un marché bien étudié
Avant de se lancer dans l’aventure de cette épicerie drive, l’entrepreneuse a réalisé pendant 18 mois, une étude sur les réseaux sociaux et une enquête sur papier. Elle a obtenu 400 retours. Cela lui a permis de mieux cerner la demande, et de sélectionner des points de retrait des marchandises.
Elle entend jouer le jeu de la transparence. Pour les produits qu’elle reconditionne, elle affiche sur les étiquettes leur traçabilité. "On peut scanner les étiquettes et obtenir des informations", souligne-t-elle.
Sa démarche a séduit, puisque BPI France et Initiative Aube sont ses partenaires. Auprès d’eux, elle a obtenu des prêts à taux zéro.
Elle annonce déjà de nouveaux points de retrait. Son entreprise semble bien partie, d’autant qu’elle contribue à développer une économie en milieu rural.